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Union européenne

Pêche post-Brexit: pour Clément Beaune, le Royaume-Uni ne comprend que le "langage de la force"

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, à Luxembourg, le 22 juin 2021

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, à Luxembourg, le 22 juin 2021 - JOHN THYS © 2019 AFP

La France a annoncé mercredi des mesures de rétorsion dans le cadre du conflit avec le Royaume-Uni sur la pêche.

Le gouvernement de Boris Johnson ne comprend que le "langage de la force", a déploré ce jeudi le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes après l'annonce par Paris de mesures de rétorsion contre Londres dans le conflit sur la pêche. "Maintenant il faut parler le langage de la force parce que je crains que malheureusement, ce gouvernement britannique là ne comprenne que cela", a lancé Clément Beaune sur la chaîne CNEWS.

"J'ai l'impression qu'ils ont compris qu'il fallait revenir à la table de discussions. Mais s'ils ne le font pas, on continuera", a-t-il ajouté. "Ca ne me réjouit pas et c'est pas très intelligent mais avec un partenaire qui ne comprend que le langage de la force, il faut le parler", a-t-il martelé.

"On ne peut pas être dans un climat de confiance"

La France a annoncé mercredi l'entrée en vigueur de premières mesures de rétorsion contre les îles anglo-normandes et le Royaume-Uni à compter du 2 novembre si les pêcheurs français n'obtiennent pas d'ici là plus de licences pour pêcher dans leurs eaux. Les navires de pêche britanniques auront notamment interdiction de débarquer leur cargaison dans les ports français et les contrôles de camions à destination et en provenance du Royaume-uni seront renforcés.

"Ce sont des tracasseries, ce sont des ralentissements", a concédé le secrétaire d'Etat, interrogé sur ce qui pourrait ressembler à une grève du zèle des douaniers français. "On ne peut pas être dans un climat de confiance avec un voisin, un partenaire qui ne respecte pas les règles", a-t-il insisté.

La France envisage aussi une deuxième série de mesures, visant notamment l'approvisionnement des îles anglo-normandes en électricité, si elle n'obtient pas gain de cause avec ce premier train. "Nous pouvons réviser un certain nombre de coopérations, par exemple augmenter les tarifs de l'électricité", a relevé Clément Beaune.

P.L. avec AFP