BFM Business
Union européenne

L'échec des négociations sur le Brexit pourrait perturber les liaisons aériennes

-

- - Eric Cabanis- AFP

L'Association internationale du transport aérien souligne que l'absence d'accord sur le Brexit aurait de graves conséquences sur le trafic aérien entre le Royaume-Uni et les 27 autres Etats membres de l'Union européenne.

Le directeur général de l'IATA (Association internationale du transport aérien), Alexandre de Juniac, tire la sonnette d'alarme. Il s'inquiète de l'avenir des liaisons aériennes entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne en cas d'échec des négociations du Brexit. "Bien que nous espérons toujours un accord global entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, il est beaucoup trop risqué de croire que tout ira bien du jour au lendemain", a déclaré l'ancien patron d'Air France-KLM dans un communiqué publié mardi.

Pour Alexandre de Juniac, "toutes les éventualités doivent être préparées". Le directeur de l'IATA, qui regroupe 290 compagnies aériennes, demande par ailleurs à l'UE et au Royaume-Uni "d'être beaucoup plus transparents en ce qui concerne l'état des discussions".

"Les documents du gouvernement britannique sur les implications pour le transport aérien d'un départ sans accord de l'UE exposent clairement l'extrême gravité des enjeux et souligne l'immense travail qui serait nécessaire pour maintenir des liaisons aériennes vitales", fait-il valoir. "Il ne s'agit pas seulement d'autoriser les vols à décoller et à atterrir", a-t-il ajouté, soulignant que "tout, des licences de pilotes aux dispositions en matière de sécurité, doit faire l'objet d'un accord".

Des compagnies pourraient perdre le droit d'opérer

Cette déclaration intervient alors que le gouvernement britannique a publié lundi une troisième série de notes techniques, sur toute une série de sujets, sur les possibles conséquences d'une sortie abrupte de l'UE.

Concernant les compagnies aériennes britanniques et européennes, elles pourraient perdre le droit d'opérer des vols entre l'UE et le Royaume-Uni, selon ces notes. Mais pour ces vols en provenance de et à destination de l'UE, "le Royaume-Uni envisagerait d'accorder une permission aux compagnies aériennes européennes pour continuer à opérer", selon l'une des notes.

"Nous nous attendons à ce que les pays UE fassent de même en retour", est-il ajouté. "Il ne serait dans l'intérêt d'aucun pays européen ou du Royaume-Uni de restreindre le choix de destinations pouvant être desservies, mais si ces permissions ne sont pas accordées, il pourrait y avoir des perturbations sur certains vols".

Le ministre du Brexit, Dominic Raab, a reconnu sur la BBC qu'il y avait "des risques de perturbation à court terme". A six mois du Brexit, les négociations de divorce entre les deux parties patinent. Elles espèrent parvenir pour le sommet européen des 18 et 19 octobre à Bruxelles à un accord scellant leur divorce et à une déclaration fixant le cadre de leur future relation, en particulier au niveau économique. Mais il est désormais question d'un nouveau sommet autour de la mi-novembre.

C.C. avec AFP