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Union européenne

Bruno Le Maire estime que "la meilleure réponse à l'IRA américaine est une IRA européenne"

En amont de la réunion de l'Eurogroup, le ministre de l'Economie et des Finances est revenu sur la visite d'Etat d'Emmanuel Macron qu'il a qualifiée de "décisive".

L'Inflation Reduction Act (IRA) américain va-t-il générer un équivalent européen? C'est en tout cas le souhait explicite de l'exécutif français qu'a reformulé Bruno Le Maire en marge de la réunion de l'Eurogroup. Au programme de celle-ci: informer les partenaires européens de la récente visite d'Etat d'Emmanuel Macron à Washington DC.

"Cette visite a été décisive parce qu’elle a permis aux autorités américaines de prendre conscience de l’impact que l’IRA pouvait avoir sur l’industrie européenne dans son ensemble", a indiqué le ministre de l'Economie et des Finances.

Le patron de Bercy a aussi dévoilé les trois propositions sur lesquelles allaient travailler Européens et Américains en vue d'un accord. La première concernera des exemptions sur un certain nombre de produits européens au titre du texte américain controversé. La seconde visera à éviter une course aux subventions avec d'un côté les subventions européennes et de l'autre les crédits d'impôt accordés par la législation américaine à l'image de celui pour l'achat de celui réservé à l'acquisition d'un véhicule électrique sortant d'une usine nord-américaine avec une batterie fabriquée localement et d'un montant plafonné à 7.500 euros.

"Le troisième travail que nous allons engager est celui qui consiste à protéger des investissements stratégiques qui seraient faits en Europe", a indiqué Bruno Le Maire.

"Être les meilleurs en matière d'industrie décarbonée"

Le ministre de l'Economie et des Finances l'a donc rappelé: "Notre conviction en France est que la meilleure réponse à l'IRA américaine est une IRA européenne, c’est-à-dire la capacité de l’Europe à se doter des mêmes moyens simples, massifs et efficaces pour réindustrialiser le continent et réussir la décarbonation de l’économie européenne." Il a également fixé un objectif très clair à terme:

"Nous devons et nous voulons être les meilleurs en matière d’industrie décarbonée qu’il s’agisse de l’hydrogène, de l’acier vert, des panneaux photovoltaïques, des équipements pour les éoliennes, des semi-conducteurs."

Pour le patron de Bercy, cette ambition répond à un enjeu de sauvegarde, celui de l'Europe comme "grande terre industrielle" et "continent d’innovations et de technologies de pointe au service de la décarbonation" de son économie.

Timothée Talbi