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Union européenne

Brexit: où en sont les négociations sur la pêche?

Boris Johnson et Ursula von der Leyen à Bruxelles, le 9 décembre 2020

Boris Johnson et Ursula von der Leyen à Bruxelles, le 9 décembre 2020 - Olivier HOSLET

Si les négociateurs britanniques et européens sont parvenus à rapprocher leurs positions ces derniers jours, la pêche demeure le principal point d'achoppement à un accord commercial post-Brexit.

J-10. A l’approche de la sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union européenne, les négociateurs européens et britanniques poursuivent les discussions pour tenter de conclure un accord commercial sur le fil et éviter un Brexit "sec" au 31 décembre.

Reste que des divergences importantes subsistent entre Londres et Bruxelles. Notamment sur l’épineuse question de la pêche. Depuis le début des tractations, Boris Johnson revendique le droit du Royaume-Uni de reprendre le contrôle de ses eaux très poissonneuses et dont certains pêcheurs européens tirent aujourd’hui jusqu’à 75% de leurs prises.

Mais l’Union européenne a toujours prévenu que "les Britanniques ne pouvaient pas d’un côté vouloir l’accès à la totalité du marché unique européen, et de l’autre, exclure la pêche de cet ensemble", selon les propos de Clément Beaune, secrétaire d’Etat en charge des Affaires européennes.

L'UE prête à accepter une réduction de 25% des prises

Selon des sources européennes citées par Reuters, le négociateur européen Michel Barnier a informé ce mardi les ambassadeurs des 27 de l’état des discussions, en particulier sur la pêche qui reste le principal point d’achoppement à un accord, a-t-il dit, jugeant la dernière proposition britannique "totalement inacceptable".

Pour autant, les négociateurs des deux camps sont parvenus à rapprocher leurs positions sur ce sujet ces derniers jours. Des responsables à Bruxelles ont fait savoir que l’UE était désormais prête à accepter une réduction allant jusqu’à 25% de ses prises dans les eaux britanniques à partir de 2021, alors qu’elle avait précédemment proposé de les réduire de 15 à 18%.

Le gouvernement britannique serait quant à lui prêt à réduire de 35% les prises de pêche du bloc communautaire. Un seuil encore trop élevé aux yeux de l’Union mais toujours plus acceptable que les 60% de réduction exigés il y a encore une semaine. Selon le Guardian, Boris Johnson aurait également accepté une période de mise en œuvre progressive d'une durée de cinq ans.

Progrès sur les questions de concurrence

Sur les deux autres sujets difficiles - la gouvernance du futur accord pour régler les différends et les conditions de concurrence loyale, les positions se sont en revanche rapprochées cette dernière semaine même si certains points restent à clarifier.

Les Européens réclament des garanties à Londres pour protéger leur immense marché d'une économie britannique dérégulée qui ne respecterait plus leurs normes environnementales, sociales ou fiscales ou en matière d'aides d'Etat.

Sans accord, les échanges entre le Royaume-Uni et l'Union européenne seront régis globalement par les règles de l'OMC avec le rétablissement des droits de douane et quotas.

Paul Louis avec AFP