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Dans le monde de la pêche, "on se demande si un no deal n'est pas préférable à un mauvais deal"

Sur BFM Business, le directeur général du comité national des pêches maritimes et des élevages marins s'inquiète d'un possible accord arraché in-extremis entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

On le sait, la pêche est le principal point d'achoppement entre le Royaume-Uni et l'Union européenne pour boucler un accord commercial post-Brexit. Après d'intenses négociations, l'UE est prête à baisser de 20% les volumes péchés dans les eaux britanniques. Sauf que les Anglais exigent une réduction de 60%.

Le secteur français de la pêche craint désormais qu'un accord très défavorable pour leurs intérêts soit finalement signé in-extremis, la date butoir du 31 décembre approchant à grands pas.

"On est en train de se demander si un 'no-deal' n'est pas préférable à un mauvais deal", résume ce lundi sur le plateau de Good Morning Business Hubert Carré, le directeur général du comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM).

30% du poisson pêché par les marins français provient des eaux britanniques

"On a toujours dit depuis 4 ans que la pêche ne pouvait pas être la variable d'ajustement. Mais on s'aperçoit que dans la dernière ligne droite, c'est la pêche qui coince. On ne voudrait pas qu'il y ait un mauvais accord sur notre dos", poursuit-il. Rappelons que 30% du poisson pêché par les marins français provient des eaux britanniques.

Pour le responsable, un no-deal qui interdirait de fait aux marins français d'accéder aux eaux britanniques "serait catastrophique pour tout le monde mais si on a accès aux eaux britanniques mais qu'on ne peut pas vraiment pêcher ce que l'on veut, (...) si on fait de la dentelle, en réalité on s'aperçoit (qu'il) n'est plus possible pour les pêcheurs de pêcher".

Hubert Carré estime également que ce contentieux autour de la pêche n'est pas seulement un problème sectoriel. "Cela touche à l'esprit même de la construction européenne parce que si on laisse croire à Boris Johnson qu'il est plus intéressant de sortir de l'Union européenne et de négocier un super accord que de rester dans l'UE, c'est quelque part un pan de la construction européenne qui va s'effriter sérieusement".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business