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Barroso: "Tandis que d'autres parlent, moi je travaille"

José-Manuel Barroso, président de la Commission européenne.

José-Manuel Barroso, président de la Commission européenne. - -

INTERVIEW BFMTV - Le président de la Commission européenne répond aux critiques dont il a fait l'objet de la part de plusieurs ministres français, dont Aurélie Filippetti, Arnaud Montebourg ou plus récemment Nicole Bricq.

"Tandis que d'autres parlent, moi je travaille", a répondu José-Manuel Barroso, ce vendredi au micro de BFMTV, à l'évocation de la polémique qui l'a opposé à plusieurs ministres français et au premier chef, à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

Le président de la Commission européenne avait qualifié de "réactionnaire" la position française qui au nom de l'exception culturelle, excluait l'audiovisuel français des négociations commerciales avec les Etats-Unis.

Ne pas alimenter la polémique

José-Manuel Barroso "n'a rien fait de son mandat", déclarait encore vendredi matin Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie et de l'Energie à l'encontre du président de la Commission européenne. "Il y a commentaires qui ne méritent aucun commentaire", a répliqué l'intéressé.

Cette critique s'ajoute à d'autres émanant notamment d'Arnaud Montebourg (ministre du Redressement productif), de Cécile Duflot (ministre du Logement), d'Alain Juppé (maire de Bordeaux) ou de Claude Bartelone (président de l'Assemblée nationale). Affirmant que lui travaillait au lieu de parler, il a appelé le gouvernement français au "respect entre les institutions et les gouvernements européens".

"Nous vivons un moment très difficile notamment sur le plan social, je crois que nous devons nous concentrer là-dessus et ne pas entrer dans des questions secondaires", a-t-il ajouté.

De l'utilisation du terme "réactionnaire"

A propos de l'utilisation du terme "réactionnaire" pour qualifier la défense de l'exception culturelle par la "gauche française", José Manuel Barroso, explique que ses propos ont été "mal interprétés". Il précise: "J'ai utilisé cet adjectif-là en me référant à certaines positions extrêmes contre la mondialisation. Je n'ai jamais attaqué ni l'exception culturelle, à laquelle je tiens beaucoup, ni la France. C'est absurde."

"Il est vrai", nuance José-Manuel Barroso, "que la mondialisation comporte des défis et des risques, c'est pour cela que nous avons besoin d'une Europe unie."

Le président de la Commision de Bruxelles insiste sur le fait qu'"ensemble, nous pouvons façonner la mondialisation" à la condition que les Etats membres et les institutions agissent dans "le respect mutuel". 

Sur les recommandations faites à la France

La discussion a ensuite porté sur la recommandation faite à la France par Bruxelles sur un éventuel relèvement de l'âge de départ à la retraite. Face à ces déclarations auxquelles François Hollande avait adressé une fin de non-recevoir, dénonçant une ingérence européenne dans les affaires intérieures françaises, José-Manuel Barroso a expliqué qu'une "recommandation n'est pas une prescription, ni une imposition". "Mais c'est vrai que nous avons voulu être plus concrets, c'est le but de l'exercice", a-t-il déclaré. Ces recommandations étaient formulées dans le but d'aider les pays européens à "être plus compétitifs" et ce, "sans dogmatisme", a-t-il complété.

"Quand les choses vont bien en Europe, les gouvernements disent que c'est grâce à eux, quand les choses vont mal c'est la faute de Bruxelles. Je prends ça avec une grande décontraction", a ajouté le président de la Commission. "Défendre son pays c'est bien, attaquer les institutions européennes c'est mal", a-t-il conclu.


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D. N. et Yann-Anthony Noghès