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Un an après le vote de la réforme des retraites au Parlement: "le scénario catastrophe a été évité"

Selon les chiffres avancés, 338.000 personnes ont pris leur retraite entre le 1er septembre et la fin du mois de février.

L'heure d'un premier bilan. Il y a un an, la très controversée réforme des retraites était adoptée au Parlement. Entrée en vigueur au 1er septembre, l'âge de départ légal est désormais établi à 64 ans. Si sa mise en œuvre s'est avérée être "un chantier d'Hercule", le "scénario catastrophe agité par les syndicats avec des retards et des bugs en pagaille n'a pas eu lieu", résume Renaud Villard, directeur de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav).

Selon les chiffres avancés, 338.000 personnes ont pris leur retraite entre le 1er septembre et la fin du mois de février. Renaud Villard assure que la nouvelle réforme a permis d'augmenter le nombre de personnes qui bénéficie de la mesure de retraite anticipée pour carrières longues. "On comptabilise 30% des nouveaux retraités partis en carrières longues depuis le 1er septembre, contre 20% auparavant", souligne-t-il.

Manque de communication

Un chiffre qui est amené à croître dans les prochaines années. "Selon nos projections, dans trois ans, 40% des Français partiront via un dispositif de départ anticipé, soit en carrière longue ou en invalidité", remarque le directeur de la Caisse nationale d'assurance vieillesse.

La clause de sauvegarde a connu un succès plus mitigé. Ce dispositif, qui permet aux personnes nées entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1963 justifiant d'un taux de cotisations suffisant de rester sous les anciennes règles, n'a été actionné que par 2.000 néo-retraités. C'est quatre fois moins que les estimations avancées par le gouvernement. Les syndicats ont critiqué le manque de communication "volontaire" sur la mesure.

Angles morts

Autre dispositif censé atténuer les effets négatifs de la réforme : le coup de pouce sur les petites retraites. "Il concerne 35% des départs depuis le 1er septembre qui bénéficient du minimum contributif (Mico), et de cette majoration, sans qu'ils aient à le demander", signale Renaud Villard. Soit la "mesure qui coûte le plus cher dans la réforme".

Des angles morts persistent néanmoins, plus d'un million de retraités éligibles n'ont toujours pas perçu cette majoration. "Il est extrêmement difficile de reconstituer des carrières de personnes qui sont parties depuis longtemps", justifie le directeur de la Cnav. Une fois qu'ils seront identifiés - d'ici septembre 2024 - un rattrapage de douze mois leur sera envoyé, indique Renaud Villard. Le montant moyen de cette aide avancé est de 50 euros, moitié moins que l'annonce initiale.

Théodore Laurent