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Sophie Binet (CGT): "Je ne vais pas discuter avec la Première ministre, je vais négocier"

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet - JEFF PACHOUD © 2019 AFP

Avant de rencontrer la Première ministre, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, estime qu'elle ne désire pas discuter, mais négocier sur les retraites, les salaires, les aides publiques, le temps de travail et surtout de la grève à VertBaudet.

La réforme des retraites est passée, mais pas la volonté farouche de Sophie Binet de la faire tomber. Avant de retrouver la Première ministre ce mercredi après-midi pour clore le bal des entretiens avec Elisabeth Borne, ouvert mardi par FO et la CFDT, la secrétaire générale de la CGT a mis les choses au point ce matin sur France Inter.

"On va d'abord parler retraite et je vais lui dire et que si cette réforme n'est pas retirée, ce pays ne reviendra pas à la normale. Mais je vais lui parler d'autres sujets", a prévenu Sophie Binet.

VertBaudet en tête de liste

La liste est longue. Elle désire en priorité évoquer de la grève chez VertBaudet. Elle réclame "de cesser toutes les poursuites contre les grévistes et d'ouvrir une médiation nationale avec la direction générale du groupe". "J'invite Emmanuel Macron à venir sur un piquet de grève à (...) à Tourcoing, la ville de Gérald Darmanin", a appelé Sophie Binet. D'autres sujets brûlants seront mis sur la table.

"Les retraites, les salaires, la conditionnalité des aides publiques, ce n'est plus possible qu'il y ait chaque année 200 milliards d'euros d'aides publiques données sans condition aux entreprises", annonce Sophie Binet.

"Pour discuter, j'ai des ami(e)s et des collègues"

La liste des revendications continue. "Je veux l'indexation des salaires sur les prix, comme ce qui existait en France jusqu'en 1983. (...), de l'amélioration des conditions de travail en renforçant le pouvoir des représentants du personnel avec le rétablissement des CHSCT".

Sur le temps de travail, Sophie Binet veut négocier la semaine de 4 jours avec la réduction de travail à 32 heures. "C'est ce qui est expérimenté en Espagne et dans un certain nombre d'entreprises françaises, notamment LDLC", plaide la syndicaliste.

"On ne peut plus reprendre les choses comme avant. Discuter avec la Première ministre, ça ne m'intéresse pas, pour ça j'ai des amies et des collègues. Je veux négocier de façon tripartite en multilatérale avec patrons, syndicats et gouvernement", poursuit-elle.

"Une mauvaise réponse à une vraie question"

Sur la stabilisation du chômage annoncée ce matin par l'Insee, la secrétaire générale de la CGT estime qu'il n'y a "pas de quoi crier cocorico sachant qu'en France il y a 5 millions de personnes privées d'emploi". Elle note aussi que "la baisse a lieu dans tous les pays du monde et la France est audessus de la moyenne européenne".

Quant à la baisse des impôts pour améliorer le pouvoir d'achat des classes moyennes, elle la voit comme un "cadeau empoisonné". "C'est une mauvaise réponse à une vraie question. La bonne réponse c'est augmenter les salaires.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco