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Retraites: le ministre Franck Riester admet que les femmes sont "un peu pénalisées" par le report de l'âge légal

Le ministre des Relations avec le Parlement a ainsi contredit la communication du gouvernement qui assurait que la réforme serait "juste" et de "progrès".

"On demande un effort à tout le monde, y compris aux femmes." Invité de la chaîne Public Sénat ce lundi soir, Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement a admis que la réforme des retraites ne serait pas aussi "juste" que l'avait assuré Élisabeth Borne le 10 janvier dernier.

"Les femmes, pour atteindre leur durée de cotisation, utilisent notamment des trimestres validés par enfant […] Évidemment si vous reportez l’âge légal (à 64 ans), elles sont un peu pénalisées. On n'en disconvient absolument pas", a-t-il déclaré.

Selon lui, les trimestres validés par enfant ne seront pas pris en compte par le report de l'âge légal de départ car "ils jouent sur la durée de cotisation". Elle devront donc travailler plus longtemps.

Cette déclaration entre en contradiction directe avec les éléments de langage utilisés jusqu'alors par le gouvernement. Lors de sa présentation du projet, la Première ministre avait affirmé que la réforme devait réduire les écarts de pensions entre les hommes et les femmes, mais n'avait pas indiqué que les femmes devraient, en moyenne, travailler jusqu'à un âge plus avancé.

Des écarts encore présents

Selon l'étude d'impact que BFM Business s'est procurée ce lundi, les femmes seront en effet plus touchées que les hommes par le report de l'âge de départ à la retraite. Elles devront travailler en moyenne 7 mois de plus contre seulement 5 mois pour les hommes.

En contrepartie, leurs pensions augmenteront un peu plus que celles des hommes grâce à cette réforme. Toujours selon l'étude d'impact, les femmes vont voir leur retraite augmenter de 1% à 2,2 % en fonction des générations concernées, contre seulement 0,2 % à 0,9 % pour les hommes.

De plus, les congés parentaux seront désormais pris en compte, dans la limite de 4 trimestres, pour celles qui ont commencé à travailler avant 20 ans. C'est l'un des arguments mis en avant par le gouvernement pour expliquer que "sa réforme protège les femmes". Mais attention, cela ne concernera que quelque 2000 femmes en moyenne chaque année.

Théo Putavy avec Caroline Morisseau et Pierre Kupferman