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Réforme des retraites : Élisabeth Borne veut rencontrer les syndicats la semaine prochaine

Laurent Berger, le leader de la CFDT, présent dans le cortège parisien ce jeudi 23 mars

Laurent Berger, le leader de la CFDT, présent dans le cortège parisien ce jeudi 23 mars - BFMTV

L'intersyndicale "ira" à Matignon dans les prochains jours. La Première ministre n'a cependant pas communiqué d'ordre du jour alors que le gouvernement veut à tout prix éviter de réouvrir la question des retraites avec les syndicats.

Reprendre le dialogue. Après une dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce mardi, Laurent Berger a annoncé que l'intersyndicale était invitée en début de semaine prochaine à Matignon, mettant fin à des semaines d'absence de dialogue entre les deux parties.

On ignore pour l'instant l'ordre du jour de cette rencontre, d'après les informations de BFMTV.

"On ira, on en a parlé entre nous"

Alors que les syndicats veulent évidemment parler de la loi sur retraite à 64 ans, dont ils demandent tous le retrait, la Première ministre avait prévu de rencontrer les centrales en avril pour parler "usure professionnelle" et "reconversions", en contournant le sujet de la réforme.

"On ira. On en a parlé entre nous. Oui, on pense collectivement qu'il faut y aller pour porter nos propositions", a déclaré de son côté le secrétaire général de la CFDT.

"Ce qui est sûr c'est que nous on ira discuter des retraites. Et du travail parce que ça va avec, mais (surtout) des retraites!" a encore insisté le numéro 1 du syndicat réformiste.

Le gouvernement dit non à "une médiation"

De quoi relancer le dialogue entre l'exécutif et les centrales, au point mort ces dernières semaines. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a fermé la porte ce mardi midi à la proposition de Laurent Berger de lancer "une médiation" avec "3 ou 4 personnes".

Les relations sont très conflictuelles ces dernières semaines entre l'exécutif et la CFDT. Emmanuel Macron avait accusé Laurent Berger de n'avoir "proposé aucun compromis", lors de son interview télévisée de mercredi dernier.

Le chef de l'État avait encore affirmé que le syndicaliste était "allé devant son congrès en proposant d'augmenter les durées (de cotisation)".

Peu d'optimisme dans les rangs de la CGT

Laurent Berger lui avait vertement répondu, l'accusant de "mentir" et de "refaire l'histoire" dans le but de "masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste".

Du côté de la CGT, l'heure est plutôt au scepticisme. "Si c'est pour répéter les arguments qui nous sont donnés depuis le début, cette rencontre ne servira pas à grand chose", a affirmé sur notre antenne Olivier Mateu, le patron du syndicat dans les Bouches-du-Rhône.

Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le 6 avril prochain.

Léopold Audebert et Marie-Pierre Bourgeois