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"Déni et mensonge": Laurent Berger conteste les propos de Macron sur la position de la CFDT sur les retraites

Dans son interview, le président de la République assure que le syndicat s'était initialement prononcé pour "augmenter les durées".

Le torchon brûle à nouveau entre Emmanuel Macron et Laurent Berger, le Secrétaire général de la CFDT.

Ce dernier a accusé mercredi le président de la République d'avoir menti dans son interview sur TF1 et France 2 à propos de la position de la CFDT sur les retraites, "pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste".

"Déni et mensonge! La CFDT a un projet de réforme des retraites. Macron 2019 l'avait compris, il avait repris notre ambition d'un système universel. Macron 2023 refait l'histoire et ment sur @cfdt pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste", a-t-il réagi sur Twitter.

Emmanuel Macron a affirmé dans son interview que "le secrétaire général de la CFDT, pour qui (il) a estime et respect, était allé devant son congrès en proposant d'augmenter les durées. Il n'a pas été suivi (...) mais il avait cette volonté de faire travailler davantage".

Interrogé par l'AFP, Laurent Berger a confirmé que son tweet visait notamment cette affirmation, selon laquelle il aurait proposé au congrès d'allonger la durée de cotisation.

Lors du Congrès de Lyon, en juin 2022, la direction de la CFDT avait essuyé un camouflet en étant contrainte par un vote interne de durcir sa résolution générale.

"Mots creux"

Les délégués avaient adopté un amendement affirmant que "l'allongement de l'espérance de vie ne peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation", prenant ainsi le contre-pied de la formulation initiale, qui affirmait que "l'allongement de l'espérance de vie peut justifier une augmentation de l'âge moyen de liquidation".

Pour Laurent Berger, Emmanuel Macron a aussi menti "sur le fait qu'il n'y aurait de la responsabilité que dans un camp", "sur le fait qu'on n'a pas fait de contre-propositions". "On a fait une contre-proposition, c'est le système universel des retraites".

"C'est grave de pointer une responsabilité d'une organisation syndicale à ce point. Et après dire 'on va vouloir discuter avec les uns et les autres. Ca crée beaucoup de colère'", s'est-il insurgé.

Interrogé sur la volonté du président de réengager un dialogue avec les partenaires sociaux sur le travail, Laurent Berger a fustigé des "mots creux".

"Il y a un délai de décence. Il y a même de la décence dans la façon dont on s'adresse à ses interlocuteurs", a-t-il affirmé, dénonçant une intervention qui n'était pas faite "pour apaiser" mais "pour expliquer qu'on avait mal compris et que par ailleurs il était le seul camp de la responsabilité".

OC avec AFP