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Le conflit social sur les retraites permet aux syndicats de redorer leur image

La mobilisation et l’unité syndicale dans leur opposition à la réforme des retraites a changé la perception qu’ont les Français des syndicats de salariés. La CGT et la CFDT en sont les principaux gagnants.

Portées par la mobilisation contre la réforme des retraites, les adhésions des salariés aux organisations syndicales ont grimpé en flèche ces derniers mois. Jeudi, un nouveau sondage réalisé par Elabe pour Les Echos est venu confirmer le spectaculaire regain de popularité des syndicats dont l'action est largement approuvée par les Français.

Pour le mesurer, il suffit de comparer ce que ces derniers disaient en 2020. Il y a trois ans, pour une large majorité de Français, les syndicats de salariés étaient un élément de blocage de la société française. Aujourd’hui, ils sont 52% à penser au contraire qu’ils sont un élément de dialogue.

Les Français restent néanmoins plus dubitatifs quant à l’efficacité de l’action des syndicats. 55% des personnes interrogées (pas seulement les salariés) jugent positivement les résultats qu’obtiennent les représentants syndicaux au sein des entreprises. Mais leur efficacité pour négocier localement aussi bien les augmentations générales de salaires que les conditions de travail est jugée bien moindre quand on élargit le spectre: près de deux Français sur trois jugent leur action au niveau national pas vraiment (42%) ou pas du tout (22%) efficace.

En clair, une majorité de Français juge positivement l’action des syndicats quand elle passe par la négociation. En revanche, grèves et manifestations traditionnelles ne convainquent qu’une minorité d’entre eux. Mais ce sont les pétitions (66% les jugent inefficaces) et plus encore les manifestations violentes (76%) qui sont les actions les plus massivement rejetées.

La CGT fait jeu égal avec la CFDT

Si l'ensemble des syndicats redorent leur blason, c’est la CGT qui tire le plus son épingle du jeu. 29% des Français (contre 21% en 2020) lui font confiance pour améliorer la situation des salariés. Elle fait désormais jeu égal avec la CFDT qui a aussi progressé mais de façon plus modeste.

Ces deux syndicats creusent l’écart avec les autres et notamment l’Unsa (5% de confiance vs 9% en 2020) et la CFE-CGC (5% vs 6% en 2020) qui sont les seuls à voir leur cote se dégrader.

Pour autant, le chiffre le plus frappant de ce sondage, c’est le pourcentage de Français qui ne font confiance à aucun syndicat pour améliorer la situation des salariés: 43%. La suspicion envers ces organisations reste donc importante, même si le combat contre la réforme des retraites leur permet de redorer leur image.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco