BFM Business
Social

Grève du 13 octobre: six mois après la séquence des retraites, une mobilisation en forte baisse partout

Quelque 230 actions étaient annoncées dans de nombreuses villes, mais les cortèges étaient loin des niveaux du printemps, où le million de manifestants avait été atteint à plusieurs reprises, selon les autorités, dans le cadre de la mobilisation sur les retraites.

"Vivre, travailler, vieillir dignement": des milliers de personnes ont manifesté vendredi en France pour les salaires, les syndicats espérant peser sur la conférence sociale programmée lundi malgré une mobilisation loin des records de la récente bataille des retraites. Plus de six mois après l'adoption de la réforme des retraites, l'intersyndicale met l'accent sur le pouvoir d'achat malmené par l'inflation: "c'est le sujet numéro 1 de préoccupation des travailleurs", a insisté Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. Les syndicats jugent "nécessaire (l')égalité femmes-hommes, l'augmentation des salaires, du Smic, des pensions, des minima sociaux et bourses d'études".

Près de 15 fois moins de manifestants dans la capitale

A Paris, le cortège était de fait clairsemé. Il s'est élancé vers 14 heures de la place d'Italie vers la place Vauban. Tout en prédisant une "forte" mobilisation, la numéro un de la CGT Sophie Binet a reconnu qu'elle ne serait "probablement pas au niveau de celles contre la réforme des retraites". Mais, a-t-elle jugé en marge d'une conférence de presse de l'intersyndicale dans la capitale, "c'est normal, on a connu six mois de mobilisation historique", "on ne peut pas battre des records de France tout le temps".

Quelque 20.000 personnes manifestent vendredi après-midi à Paris dans le cadre de la journée d'action intersyndicale sur les salaires, a annoncé la CGT, alors que le chiffre des autorités n'a pas encore été communiqué. C'est nettement moins que lors des 14 journées d'action contre la réforme des retraites entre janvier et juin, la CGT ayant fait état au plus bas de 300.000 manifestants dans la capitale.

La barre des 10.000 participants franchie à Marseille et Toulouse selon les organisateurs

A Marseille, ils étaient 10.000 selon la CGT, 2.100 selon la préfecture, réclamant de pouvoir "vivre, travailler, vieillir dignement". À titre de comparaison, lors de la dernière journée de mobilisation sur les retraites le 6 juin, les syndicats avaient avancé 50.000 participants. A Toulouse, ils étaient entre 2.000 (préfecture) et 15.000 (organisateurs).

"Je suis là pour dire mon mécontentement sur les salaires beaucoup trop bas qui ne suivent pas du tout l'inflation", a expliqué Édith Franco, 45 ans, qui travaille dans l'enseignement agricole.

À Montauban, ils étaient entre 600 (organisateurs) et 350 (police), entre 400 et 300 à Auch, entre 2.500 et 900 à Perpignan. À Nantes, plusieurs milliers de personnes ont aussi défilé derrière une banderole "inflation inflammable", tandis qu'à Rennes, ils étaient entre 3.000 (CFDT) et 1.770 (préfecture) et à Rouen entre 2.000 (CGT) et 1.300 (préfecture). À Bordeaux, les organisateurs ont compté 3.500 manifestants, la préfecture 1.300.

"On ne passe pas d'un mouvement qui échoue [contre la réforme des retraites] à une mobilisation facile", a constaté dans le cortège lyonnais Rindala Younes, professeure de français syndiquée au Snes-FSU, soulignant que "sur la question des salaires, les gens galèrent vraiment".

La préfecture a recensé 2.600 manifestants à Lyon. Ils étaient encore entre environ 1.200 (police) à Saint-Étienne et 4.000 (CGT) ou entre 1.300 et 2.000 à Grenoble.

Plus d'informations à venir. Suivez notre direct.

Timothée Talbi avec AFP