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Entre 2 et 4 millions de personnes recourent à l'aide alimentaire

Selon l'Insee, les femmes représentent près des deux tiers des bénéficiaires de l'aide alimentaire. En raison de la crise sanitaire, les étudiants sont beaucoup plus nombreux à y recourir.

Colis ou paniers alimentaires, épiceries sociales, distributions de repas, aides financières sous la forme de bons d'achat... Entre 2 et 4 millions de personnes recourent à l'aide alimentaire, quelle que soit sa forme, en France, selon une étude de l'Insee parue ce mardi.

Pour arriver à cette estimation, l'institut de la statistique a pris en compte les chiffres de différentes sources divergentes (associations, statistique publique...) en tentant de corriger au mieux les biais existants ("doubles comptes", "sous-déclaration des enquêtés").

Femmes, personnes seules, immigrés...

Avec un âge moyen de 44 ans, le profil des bénéficiaires de l'aide alimentaire est plutôt jeune. Une majorité (52%) a entre 25 et 49 ans et seulement 10% ont 65 ans ou plus. Les femmes représentent près des deux tiers (64%) des recourants à l'aide alimentaire et même 72% de ceux recourant aux colis et épiceries sociales. En revanche, les hommes (77%) sont majoritaires dans les centres de distribution de repas et dans les sites étudiants.

Les personnes vivant seules (42%) sont plus nombreuses parmi les recourants à l'aide alimentaire que les familles monoparentales (24%) et les couples avec enfants (22%). A l'inverse, les couples sans enfants sont peu représentés (5%). Et près de la moitié des recourants (46%) sont locataires du parc social, 25% du parc privé, tandis que seulement 5% sont propriétaires.

L'Insee souligne par ailleurs que "la population des recourants à l'aide alimentaire incluse dans le champ de l'enquête, c'est-à-dire ayant une connaissance suffisante du français pour répondre au questionnaire, comprend 44% de personnes immigrées". L'institut estime en outre qu'environ 14% des recourants ne sont pas francophones.

Une majorité de recourants fréquente une seule association

Une large majorité de recourants (69%) à l'aide alimentaire n'a fréquenté qu'une seule association au cours de l'année précédant l'enquête de l'Insee. C'est le cas de 85% des bénéficiaires interrogés au cours du dernier mois.

Ils sont également près de 6 sur 10 (57%) a indiqué se rendre au plus deux fois par mois à l'aide alimentaire (colis ou épiceries sociales) et 39 % entre une et deux fois par semaine.

En termes de revenus, 55% des bénéficiaires de l'aide alimentaire vivant en logement ordinaire perçoivent des APL, 29% le RSA et 25% ont un revenu d'activité. De manière générale, les recourants sont "environ deux fois plus souvent allocataires des aides au logement et quatre fois plus souvent du revenu de solidarité active que la moyenne des ménages résidant en logement ordinaire", relève l'Insee, ajoutant qu'ils perçoivent aussi "trois fois moins souvent des revenus d'activité".

Ayant plus de difficultés à accéder aux soins, les bénéficiaires de l'aide alimentaire sont plus souvent en mauvaise santé (16%) voire en très mauvaise santé (4%). C'est respectivement 8 et 3 points de plus que dans la population générale.

Le lourd impact de la crise sanitaire sur les étudiants

La pandémie de Covid-19 a eu un impact "modéré" sur le nombre de recourants, selon l'Insee, alors qu'"un quart seulement des personnes ayant eu recours" à l'aide alimentaire "pour la première fois après début mars 2020 considère" que c'est en raison de la crise sanitaire, "soit environ 10% des recourants".

Toujours est-il que le recours à l'aide alimentaire est généralement récent. 43% des recourants en ont bénéficié pour la première fois après le début du premier confinement de mars 2020. Cette proportion grimpe même à 83% chez les recourants étudiants.

Ceux qui bénéficiaient déjà de l'aide alimentaire avant la crise sanitaire ont souvent vu leurs conditions de vie se dégrader à partir de mars 2020. 44% indiquent que leurs revenus ont baissé depuis le début de la pandémie -le plus souvent en raison de la perte d'un emploi d'un des membres du ménage ou d'une prestation sociale- et 50% déclarent avoir constaté une hausse de leurs dépenses, en énergie notamment.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco