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Comment l'aide alimentaire a bondi en France en 2020

Le volume des denrées alimentaires distribuées par les associations a augmenté de 10,6% en 2020 par rapport à 2019, selon les chiffres de la Drees et de l'Insee.

Les différents confinements imposés l'an passé ont plongé de nombreux Français dans la précarité malgré les filets de sécurité déployés par le gouvernement. Etudiants privés de petits boulots, indépendants sans revenu, travailleurs précaires ou à temps partiel fragilisés..., nombre d'entre eux ont dû recourir (certains pour la première fois) à l'aide alimentaire pour maintenir la tête hors de l'eau.

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont voulu évaluer cette tendance en mettant en place un dispositif de suivi.

Et les résultats confirment ce qui a pu être observé. Le recours à l'aide alimentaire a bien bondi l'an passé avec des volumes distribués par les associations habilitées en hausse de 10,6% en un an.

Plus de bénéficiaires et plus de besoins pour ceux déjà inscrits

Dans le même temps, ces associations ont enregistré une hausse de 7,3% des inscriptions. "Ces évolutions sont plus marquées que celles observées au cours de l’année précédente (+2,9% pour les volumes et +4,4% pour les inscriptions entre 2018 et 2019)", soulignent les deux organismes.

"La hausse des volumes distribués en 2020, plus prononcée que celle des inscriptions traduit à la fois un afflux de nouveaux bénéficiaires et un recours à l’aide alimentaire plus important pour les personnes inscrites de plus longue date", peut-on lire dans une note.

Traduction, la crise sanitaire semble avoir engendré une hausse des besoins pour des nouveaux publics comme pour des plus anciens. Ce constat s’observe en particulier au cours du second semestre de l’année 2020, précise-t-on.

Une tendance qui se maintient en 2021

Toutes structures confondues, les catégories de population souvent citées comme étant en hausse sont les personnes seules, les travailleurs précaires et les familles monoparentales, puis les femmes et les jeunes de moins de 25 ans, notamment les étudiants. Les seniors de plus de 65 ans sont en revanche moins souvent cités.

Cette tendance s'est accompagnée d'une évolution des sources de distribution. Ainsi, "si les volumes de denrées distribuées ont augmenté modérément au sein de réseaux tels que le Secours Populaire français ou les Restaurants du Cœur, l’augmentation est plus nette au sein des épiceries solidaires du réseau ANDES ou de la Croix-Rouge française (environ +30 % dans les deux cas)", peut-on lire.

La hausse du recours à l'aide alimentaire s'est-il poursuivi cette année? Il semble que oui puisque "toutes structures confondues, les deux tiers des centres de distribution perçoivent une augmentation modérée (dans la majorité des cas) de la part des nouveaux bénéficiaires au cours du 1er trimestre 2021 par rapport à un même trimestre avant le début de la crise sanitaire", notent l'Insee et la Drees.

Concrètement, un tiers des centres répondants évaluent à moins de 10% la part des personnes nouvellement inscrites en raison de la crise sanitaire, et un tiers l’estiment comprise entre 10% et 30%. 13% des centres répondants évaluent même cette part à plus de 30%.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business