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Royal favorable à une écotaxe pour les régions frontalières

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- - Eric Feferberg - AFP

La ministre de l'Ecologie explique, dans une interview au Journal du Dimanche de ce 30 novembre, qu'elle n'est pas contre une écotaxe qui serait mise en place par des régions frontalières. Elle cite notamment l'Alsace et la Lorraine.

Le gouvernement a-t-il définitivement enterré l'écotaxe?Pas complètement, si l'on en croit Ségolène Royal.

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche de ce 30 novembre, la ministre de l'Ecologie se dit ainsi ouverte à une écotaxe qui serait mise en place par certaines régions. Interrogée par le journal pour savoir si cette taxe a été définitivement abandonnée par le gouvernement, Ségolène Royal répond: "Si des régions, notamment frontalières comme l'Alsace et la Lorraine sont intéressées, pourquoi pas".

Elle indique néanmoins que dans ce dernier cas de figure l'écotaxe devra alors renaître "sous une forme plus simple".

"Le principe du pollueur-payeur reste"

Ségolène Royal précise ainsi un peu plus les propos qu'elles avaient tenus le 24 novembre dernier lorsqu'elle avait indiqué que le gouvernement a pris comme décision "la suspension du contrat avec Ecomouv' qui n'est pas la suspension de l'écotaxe et certainement pas la suspension non plus du principe pollueur/payeur".

Le même jour, François Hollande, alors en déplacement en Lorraine, s'était d'ailleurs dit ouvert à une "expérimentation" de l'écotaxe en Alsace et en Lorraine, deux régions à ce dispositif de l'écotaxe.

La suspension de l'écotaxe avait été annoncée le 9 octobre dernier à l'issue d'une réunion avec les transporteurs routiers qui menaçaient de manifester contre le péage de transit poids lourds.

Privilégier un accord avec Ecomouv'

Un peu plus tard, le 30 octobre, le gouvernement avait cette fois annoncé la suspension du contrat avec Ecomouv', société chargée de collecter l'écotaxe.

Sur ce dernier point, Ségolène Royal affirme au JDD que "le contrat avec Ecomouv' était vicié dès le départ puisque le gouvernement Fillon avait autorisé le report de cette taxe des transporteurs vers les chargeurs en la forfaitisant".

Le gouvernement est actuellement en train de négocier avec Ecomouv' les termes du contrat. Après avoir menacé d'aller jusqu'au contentieux, Ségolène Royal semble désormais vouloir jouer la carte de l'apaisement. A Rome le 20 novembre dernier, elle avait ainsi déclaré vouloir privilégier "une solution négociée" se disant prête à couvrir "le manque à gagner" pour la société, comme le rapportaient les Echos.

Pour compenser la suspension de l'écotaxe, les députés ont adopté fin octobre dans le cadre du budget 2015 une hausse de 4 centimes d'euros sur le gazole pour les poids lourds, applicable au 1er janvier 2015. Initialement, seuls les automobilistes étaient concernés.

J.M.