Quelles sont les priorités de Patrick Martin, le nouveau président du Medef?

Patrick Martin a été très largement élu à la tête du Medef avec un peu plus de 73% des voix contre 26% pour sa concurrente Dominique Carlac'h. Il prendra ses fonctions le 17 juillet prochain mais il affiche déjà ses grandes priorités.

Les chaleurs estivales reviennent, les vacances démarrent mais Patrick Martin ne devrait pas beaucoup lézarder sur la plage cet été. Tout juste élu président du Medef jeudi, le nouveau "patron des patrons" s'attelle déjà à préparer son mandat de 5 ans, qui démarrera officiellement le 17 juillet. Un dossier trône en haut de sa pile: réconcilier climat et croissance.

"Ma première mission va être d'écrire à tous mes homologues des syndicats et des organisations patronales pour que nous nous accordions sur ce qui me paraît être l'équation fondamentale pour notre pays pour les prochaines années, à savoir réconcilier le climat et la croissance", explique-t-il à BFM Business.

Patrick Martin espère ainsi parvenir à un "diagnostic partagé" sur ce sujet sur lequel "notre pays se cherche trop, parfois de manière violente".

Une réunion multilatérale à Matignon le 12 juillet

Le nouveau président va par ailleurs très vite devoir entrer dans les sujets de l'après réforme des retraites. Il participera le 12 juillet, aux côtés de Geoffroy Roux de Bézieux, à la réunion à Matignon qui rassemblera l'ensemble des partenaires sociaux.

Les syndicats sont déjà parvenus à s'entendre sur un agenda social. Ils sont prêts notamment à négocier sur l'emploi des seniors et la mise en place d'un compte épargne temps universel ou encore sur la question de la pénibilité, avec à la clé la mise en place de dispositifs de prévention ou de reconversion.

Deux sujets restent en revanche en suspens tant les divergences entre syndicats et patronat sont nombreuses. Il s'agit d'abord de l'assurance chômage. Le patronat est prêt à discuter mais sur la base des précédentes réformes et donc en maintenant le principe de modulation de la durée des indemnités en fonction de la conjoncture mise en place par le gouvernement. Un principe rejeté par les syndicats, qui exigent du coup de repartir d'une page blanche.

Autre sujet de divergence: la question des salaires. Un sujet qui selon le patronat ne relève pas de discussions interprofessionnelles mais des branches, voire des entreprises au cas par cas.

20 milliards de baisse d'impôts de production

Autre priorité de Patrick Martin, le maintien des aides à l'apprentissage. Alors que le gouvernement envisage de réduire la facture, lui considère que c'est un bon investissement. 70% des jeunes trouvent en effet un emploi dans l'année qui suit la fin de leur formation en apprentissage. Au programme encore: poursuivre la baisse des impôts de production.

"Cela n'est pas un mantra, cela n'est pas une obsession mais nous sommes convaincus au Medef qu'il faut aller plus loin pour nous mettre à un niveau égal à celui de nos compétiteurs directs en Europe", martèle le nouveau président.

Après les 18 milliards d'euros déjà obtenus, Patrick Martin plaide du coup pour une nouvelle baisse de 20 milliards d'ici à 2027.

Caroline Morisseau