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Pourquoi la Russie renforce sa présence dans l'Arctique

Sergeï Choïgou, ministre russe de la défense, avec Vladimir Poutine

Sergeï Choïgou, ministre russe de la défense, avec Vladimir Poutine - Alexei Druzhinin / Sputnik / AFP

La Russie veut renforcer sa présence militaire dans l'Arctique dans les années à venir, a annoncé mardi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. Pour Moscou, cette zone est stratégique, militairement et économiquement.

L'Arctique a toujours été une zone stratégique. Elle le sera plus encore comme l'a annoncé le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou dans les années à venir. "Nous allons finir en 2019 de construire les infrastructures pour accueillir des radars de défense antiaérienne et des points de guidage pour l'aviation sur les îles Sredni et Wrangel et au cap Schmidt", des territoires russes de l'Arctique, a-t-il déclaré lors d'un discours au ministère de la Défense. 

Sergueï Shoïgou, ministre russe de la Défense, précise que la construction d'infrastructures permettant d'accueillir du personnel militaire était achevée dans plusieurs bases militaires russes de l'Arctique, ajoutant qu'un aérodrome militaire avait été remis en état dans l'oblast de Mourmansk (nord).

Moscou espère exploiter le passage du Nord-Est

L'Arctique est une zone de développement prioritaire pour la Russie, le président russe Vladimir Poutine s'étant rendu à plusieurs reprises sur place. En décembre 2017, il a prôné "la mise en valeur industrielle de l'Arctique, notamment l'extraction des matières premières". La Russie s'attache aussi à développer sa présence militaire dans la zone. L'armée russe y a ainsi intensifié son activité, procédant à la remise en état de plusieurs aéroports abandonnés après la chute de l'URSS.

Arctique
Arctique © Google Maps

Le ministère russe de la Défense a annoncé l'an passé avoir découvert onze nouvelles îles et six détroits dans l'Arctique lors des cinq dernières années. Ces annonces ont renforcé les prétentions de la Russie dans cette région disputée, où elle a revendiqué en 2015 devant les Nations unies sa souveraineté sur 1,2 million de km2. Moscou espère en outre exploiter le passage du Nord-Est, qui relie l'océan Atlantique à l'océan Pacifique par l'Arctique. Il doit simplifier la livraison d'hydrocarbures en Asie du Sud-Est depuis la Russie.

Ces annonces du ministre russe de la Défense coïncident avec le lancement du premier satellite espion français, sur une série de trois, dont les données vont transiter par la base suédoise de Kiruna, dans l'Arctique, à 800 km de Mourmansk. 

Pascal Samama avec AFP