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"J'étais à côté d'elle": le témoignage de Sandrine Rousseau sur la fin de vie après le suicide de sa mère

La députée Écologiste Sandrine Rousseau a témoigné sur BFMTV de la fin de vie de sa mère, atteinte d'un cancer, quelques semaines avant l'examen du projet de loi à l'Assemblée.

"Elle voulait que sa vie s'arrête quand elle l'aurait décidé". La députée Sandrine Rousseau est revenue sur BFMTV, ce samedi 4 mai, sur la fin de vie de sa mère. Un témoignage livré quelques jours après avoir confié son vécu devant la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi du gouvernement sur la fin de vie. L'examen de ce texte débutera à l'Assemblée nationale le 27 mai prochain.

C'est en 2013 que la mère de la députée s'est donnée la mort, après 18 années de combat contre le cancer ponctuées par des phases de rémission et de rechute. "Elle s'était battue de manière très courageuse. Elle a suivi de nombreux traitements, parfois très lourds, comme des dizaines de milliers de Français qui aujourd'hui les subissent", a témoigné l'élue de Paris.

"Je m'étais engagée à ne pas appeler les secours"

Mais un jour, alors que Sandrine Rousseau se rendait chez ses parents et que son père s'absentait du domicile pour la récupérer à la gare, sa mère a avalé des médicaments. "Elle ne voulait pas que ce soit le cancer qui la tue. Elle voulait que sa vie s'arrête quand elle l'aurait décidé", raconte la parlementaire.

"Quand je suis arrivée à la maison, elle était déjà inconsciente. Je n'ai pas pu la serrer dans mes bras, je n'ai pas pu lui dire au revoir et elle non plus", se souvient-elle.

Une fois les médicaments avalés, s'en est suivi "une agonie" de dix heures où "elle a énormément souffert", pendant que Sandrine Rousseau "était à côté d'elle". "Je m'étais engagée à respecter sa volonté, donc nous n'avons pas appelé les secours".

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Projet de loi étudié le 27 mai

Sandrine Rousseau garde un souvenir amer de cette mort "clandestine", inutilement emplie de "honte". Elle assure qu'un système d'aide active à mourir aurait permis des au revoir plus paisibles et un travail de deuil moins douloureux.

Ainsi la députée s'implique dans le projet de loi de fin vie. Il comprend un volet d'"aide à mourir" entouré de "conditions strictes", comme l'a précisé le président de la République Emmanuel Macron.

Sandrine Rousseau pense qu'une majorité de députés sera favorable à ce texte qui pourrait "sortir des clivages" politiques.

Tom Kerkour