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Economie et Social

Le gouvernement veut pousser les partenaires sociaux à revaloriser les grilles salariales

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, va réunir les partenaires sociaux la semaine prochaine pour inciter les branches professionnelles à revoir leurs grilles salariales afin de revaloriser les bas salaires.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt réunira la semaine prochaine syndicats et patronat pour encourager les branches professionnelles à négocier des revalorisations sur les bas salaires, sur fond d'inflation galopante, a-t-il annoncé ce vendredi. L'objectif du gouvernement est d'éviter une trop grande "smicardisation" des grilles salariales dans un nombre de secteurs d'activités jugé trop important.

"Nous avons un peu plus de 110 branches sur les 170 qui ont au moins un niveau de rémunération théorique inférieur au Smic, il y a beaucoup de travail pour se mettre à jour", a déclaré Olivier Dussopt sur Europe 1.

Selon les derniers chiffres du ministère, au 17 juin, sur les 171 branches suivies du régime général couvrant plus de 5000 salariés, 120 affichaient une grille comportant au moins un coefficient inférieur au Smic en vigueur.

Olivier Dussopt réunira "la semaine prochaine" le comité de suivi des négociations salariales de branche, composé des partenaires sociaux, ce qui "sera aussi l'occasion de dire que le gouvernement est attaché à ce que la loi soit respectée".

Des salariés piégés plusieurs années au Smic

Les revalorisations "automatiques" du Smic qui pourraient intervenir prochainement du fait de l'inflation risquent d'aggraver la situation de certaines grilles salariales laissées en jachère faute de négociations régulières. "A chaque fois que le Smic est augmenté, il y a un risque avéré que les premiers paliers des minima de branche soient en dessous du Smic", a expliqué le ministre.

"Ca ne veut pas dire que les salariés sont payés en dessous du Smic, c'est illégal", mais qu'il y a un "risque de devoir attendre plusieurs années d'ancienneté pour décoller du niveau du Smic (ce qui est communément appelé la "smicardisation" des rémunérations, NDLR), et donc les branches sont tenues d'ouvrir des négociations sur leurs minima". A défaut, le ministre brandit la menace d'une fusion de branches, "dans une logique de réduction" de leur nombre "que l'on poursuit depuis plusieurs années", a-t-il rappelé.

P.L. avec AFP