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Impôt minimal sur les particuliers: Thomas Cazenave se dit "favorable à une initiative européenne ou internationale"

Invité de la matinale de LCI, le ministre des Comptes publics a estimé qu'instaurer une telle mesure au niveau national "n'aurait aucun sens".

Après l'impôt mondial minimal de 15% sur les entreprises, bientôt une version pour les particuliers? Thomas Cazenave n'est pas fermement opposé à l'idée mais pose certaines conditions à son application en France. Lors de la première réunion des Dialogues de Bercy il y a un peu plus de trois semaines, deux groupes politiques avaient soutenu l'idée d'un impôt minimal mondial sur les particuliers, à l'image de celui de 15% sur les entreprises qui a été acté sous l'égide de l'OCDE.

"On est d'accord, a insisté le ministre des Comptes publics sur le plateau de LCI. Ce qui n'aurait aucun sens serait de le faire à un niveau national. Nous sommes favorable à ce qu'il y ait une initative européenne ou internationale."

Une loi dédiée face à la crise du logement?

Au lendemain de la présentation du projet de budget pour 2024, Thomas Cazenave est revenue sur certaines mesures controversées à commencer par la nouvelle indemnité carburant dont le coût total devrait s'élever à 400 millions d'euros. "On ne peut pas laisser celles et ceux qui travaillent et n'ont pas le choix que de prendre leurs véhicules sans solution face à la hausse des prix du carburant, a rappelé le membre du gouvernement. On va financer cet effort ciblé [vers la moitié des Français qui gagnent le moins] avec des recettes supplémentaires."

Parmi ces possibles recettes supplémentaires figure notamment la taxe sur les infrastructures de transport de longue distance qui doit rapporter quelques 600 millions d'euros par an à partir de l'année prochaine. "On veut s'assurer que notre fiscalité est cohérente avec notre ambition de transition écologique, a souligné Thomas Cazenave qui maintient le bras de fer avec les sociétés d'autoroute. Les péages ne peuvent pas augmenter sans l'autorisation de l'Etat."

Sur le plan immobilier, le ministre des Comptes publics persiste à dédouanner l'Etat vis-à-vis de la hausse de la taxe foncière: "le Parlement a décidé en 2016 que les bases foncières allaient être indexées sur l'inflation: depuis, c'est automatique, ce qui permet aux élus locaux de choisir." Face à la crise du logement, il a également estimé qu'une loi dédiée était nécessaire car "le budget ne va pas tout régler".

"La question de la rénovation, c'est le chantier du siècle", a-t-il indiqué au sujet du maintien du calendrier d'interdiction des passoires thermiques à la location.

"C'est un engagement climatique et pour le pouvoir d'achat, a-t-il poursuivi. On va créer les accompagnateurs MaPrimeRévov': ce calendrier est le bon et on accompagne les Français."

Timothée Talbi