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Grève: plus de monde dans les rues, mais moins de grévistes qu'en 2019 dans les services publics

Si la mobilisation a été forte dans la rue, les taux de grévistes semblent plutôt en retrait par rapport à ceux du 5 décembre 2019, premier jour de mobilisation de la précédente réforme.

Plus de monde dans la rue mais un taux de grévistes stable voire en retrait par rapport à 2019. C'est ce qui semble se dessiner pour ce 19 janvier, premier jour de mobilisation contre la réforme des retraites.

Dans les transports et notamment à la SNCF, la grève avait été davantage suivie le 5 décembre 2019, premier jour du mouvement contre la précédente réforme. Alors que pour ce jeudi le taux de grévistes a atteint 46,3% dans l'ensemble de la compagnie ferrovière dont 77,4% des conducteurs et 50,8% des contrôleurs, le taux était de 9 points supérieur il y a trois ans avec 55,6% de grévistes en moyenne dont 85,7 % parmi les conducteurs et 73,3% chez les contrôleurs.

Une grève moins suivie dans l'Education nationale

Concernant les conditions de circulation, un retour à la normale est attendu ce vendredi, malgré "quelques perturbations locales dans certaines régions". Les circulations seront en revanche quasi-normales sur les grandes lignes.

Dans l'Education nationale, les chiffres communiqués montrent là encore un taux de grévistes plutôt en retrait par rapport à 2019. Si les syndicats d'enseignants évoquent pour ce jeudi un taux moyen de 65% dans les collèges et lycées, ils communiquaient sur 70% il y a trois ans.

Le ministère montre lui un reflux plus net avec un taux de 42,4% dans le primaire (51,2% en 2019) et de 34,7% dans le secondaire (42,3% en 2019) pour un taux global de 38,5%.

Dans la fonction publique, pas d'explosion non plus du taux de grévistes. 28% des fonctionnaires d'Etat étaient en grève jeudi en milieu de journée, selon des chiffres communiqués par le ministère de la Fonction publique (contre 33% en 2019). Les taux sont en revanche légèrement supérieurs dans la fonction publique territoriale avec 11,3% (10% en 2019) et la fonction publique hospitalière avec près de 10% de grévistes contre 8,7% en 2019.

Un mouvement de grève qui semble en revanche avoir été très suivi dans certaines entreprises et notamment celles du secteur de l'énergie déjà fragilisé ces derniers mois.

Le secteur de l'énergie mobilisé

Ainsi à la mi-journée, la direction d’EDF a annoncé que la participation des salariés de l’entreprise à la grève s’élevait à 44,5% de l’effectif total. Un taux bien plus élevé qu'il y a trois ans puisque 36,5% des effectifs de l'électricien avaient débrayé à la mi-journée le 5 décembre 2019.

Chez Engie aussi, la mobilisation semble avoir été un peu plus forte qu'il y a trois ans. Quelque 40% des effectifs du groupe au statut des électriciens et gaziers étaient en grève, a indiqué l’énergéticien français jeudi après-midi. Ils étaient 39% en 2019 selon les chiffres communiqués à l'époque par le groupe.

Du côté des raffineries, la CGT TotalEnergies comptait entre 70 et 100% de grévistes, sur la plupart des sites du groupe. Selon un premier point de la CGT, il y avait 100 % de grévistes dans les équipes du matin pour la bioraffinerie de La Mède, le dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, et l’usine pétrochimique de Carling (Moselle).

"Les expéditions de produits au départ des sites de TotalEnergies sont interrompues ce jour mais TotalEnergies continuera à assurer les approvisionnements de son réseau de stations-services et ses clients", a confirmé la direction, indiquant qu'il n'y avait "pas de manque de carburants" dans ses stations.

Une situation comparable à celle de 2019 qui avaient vu sept des huit raffineries de l'Hexagone se mettre en grève et 12 dépôts sur 200.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco