BFM Business
Economie et Social

Fraude: Gabriel Attal veut "doubler le montant des redressements" entre 2022 et 2027

Après une hausse de 35% du montant des redressements au cours du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, le ministre de l'Action et des Comptes publics souhaite doubler ce montant sur le second mandat.

C'est l'un des rares objectifs chiffrés donnés par Gabriel Attal dans le cadre de la présentation de son plan contre la fraude sociale. Invité ce mardi matin sur le plateau de BFMTV, le ministre de l'Action et des Comptes publics a reconnu que le gouvernement avait "des marges de progression" tout en rappelant qu'il était "parti de loin en 2017 quand il s'était attaqué à ce sujet". "On a beaucoup progressé ces dernières années, a-t-il insisté. Sur le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le montant des redressements, c’est-à-dire de la fraude qu’on identifie, a augmenté de 35%."

"Je souhaite qu’on aille encore plus loin et pour ce quinquennat, je veux qu’on augmente de 100% [...] Je veux qu’on aille plus loin en doublant nos résultats en 2027 par rapport à 2022."

Le membre du gouvernement a notamment rappelé que la fraude aux allocations sociales était évaluée à environ 2,8 milliards d'euros par la caisse nationale d'allocations familiales.

Agir sur la carte Vitale

Gabriel Attal est également revenu sur l'une des mesures fortes de son plan contre la fraude sociale: la fusion de la carte Vitale avec la carte d'identité. Il a indiqué que 2,3 millions de cartes Vitale avaient été désactivées au cours du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Il pouvait par exemple s'agir de doublons comme dans le cas de personnes qui était au régime social des indépendants (RSI) et ont été basculés au régime général. "Il reste encore 942 cartes vitales en trop", a-t-il précisé.

Selon le ministre, une problématique persiste aujourd'hui en ce qui concerne la fameuse carte verte: son utilisation par des personnes qui n'ont pas le droit d'être remboursées. Il évoque le cas de personnes qui viendraient en France pour se faire soigner et utiliseraient une carte Vitale qui n'est pas la leur et qu'on leur prête, une fraude facilitée par le fait que certaines cartes anciennes n'ont pas de photo.

"Certains avaient évoqué la solution d’une carte Vitale biométrique, rappelle-t-il. L’autre piste mise en avant est de faire migrer la carte Vitale vers la carte d’identité. C’est ce vers quoi on va aller."

Concernant l'entrée en vigueur de cette fusion, Gabriel Attal a expliqué que la bascule ne se ferait pas "du jour au lendemain" et qu'il ne fallait que "ce chantier se traduise par des difficultés concrètes pour les Français [...] alors qu'il y a encore des difficultés pour avoir des cartes d'identité." "C'est possible en Belgique ou au Portugal mais ce ne sera envisageable que lorsque les délais seront revenus à la normale", a-t-il estimé. Une mission de préfiguration sera ainsi lancée cet été pour déterminer avant la fin de l'année le calendrier et les modalités possibles.

Timothée Talbi