Prime d'activité: nombre record de bénéficiaires en 2020

4,43 millions de foyers ont bénéficié de la prime d'activité l'an dernier. Soit 77.000 de plus qu'en 2019.

Créée en 2016 puis revalorisée en 2019, la prime d’activité a battu des records en 2020. L'an dernier, elle a bénéficié à 4,43 millions de foyers, selon Les Echos. Soit 77.000 supplémentaires par rapport à 2019.

Au total, ce coup de pouce versé aux salariés les plus modestes a représenté 9,8 milliards d’euros de versement (+2,3% sur un an) alors que le gouvernement prévoyait une enveloppe de 9,5 milliards.

Une crise particulière

Ces résultats peuvent paraître contre-intuitifs. Et pour cause, 2020 a été marquée par l’épidémie de Covid-19 et par un choc économique inédit (récession de 8% en France). Ce qui aurait dû, en théorie, entraîner une chute de l’emploi et mécaniquement des versements de la prime d’activité, contrairement aux aides sociales (chômage, RSA, etc.).

Reste que la crise actuelle n’a rien à voir avec celles que l’on a connues par le passé. Si l’activité a dégringolé pendant les périodes de confinements au printemps et à l’automne 2020, le rebond économique a été particulièrement fort pendant l’été. Si bien que le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité n’a pas reculé.

En effet, l’emploi a relativement bien résisté sur l’année (baisse de 1,2% "seulement") et le chômage, certes en hausse, n’a pas atteint les niveaux redoutés. Les mesures d’urgence mises en place par l’Etat, en particulier l’activité partielle, ont également permis de limiter les licenciements.

Recul du nombre de bénéficiaires depuis le début de l'année

La tendance observée en 2020 s’est cependant inversée début 2021. Toujours selon Les Echos qui citent les chiffres de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité a reculé de 79.000 foyers fin février par rapport à fin décembre 2020. Autrement dit, l’augmentation du nombre d’allocataires observée l’an passé a été effacée en deux mois seulement.

Comment expliquer un tel revirement? Si les destruction d’emplois, bien que contenues au regard de l’ampleur de la crise, ont contribué en partie à réduire les effectifs des bénéficiaires de la prime d’activité, cette baisse est avant tout due aux salariés qui n’avaient plus droit à cette aide en raison d’un revenu supérieur au plafond. La CNAF souligne ainsi que l’augmentation des fins de droits s’explique dans 65% des cas "par la hausse des ressources des allocataires, en lien avec la reprise économique à l’automne" et par la revalorisation des personnels hospitaliers dans le cadre du "Ségur de la santé" (183 euros nets par mois).

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco