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Pouvoir d'achat: Philippe Martinez, leader de la CGT, veut des dispositifs "plus contraignants"

Le leader de la CGT, interrogé par "Le Parisien", a par ailleurs rejeté toute concession sur les retraites.

A la veille du 1er-Mai et de ses traditionnelles mobilisations syndicales, le secrétaire général de la CGT fourbit ses armes. Dans une interview accordée au Parisien, Philippe Martinez a appelé à ne pas "laisser un blanc-seing à Emmanuel Macron":

"C'est pour cela qu'il faut que la mobilisation du 1er-Mai soit la plus massive possible… Les citoyens, au-delà des syndicats, doivent aller dans la rue pour que les exigences sociales et environnementales soient portées haut et fort autour de trois thématiques majeures.

Il cite l'augmentation du SMIC, au 1er mai, ainsi que la qualité de l'emploi, en pleine baisse continue des chiffres du chômage. Les retraites sont aussi évoquées.

Indexer les minima de branche au salaire minimum

Le leader syndicaliste insiste sur la revalorisation des minima salariaux décidés par les branches. Ces indicateurs, fruits de négociations entre les syndicats et le patronat, sont aujourd'hui parfois situés sous le niveau de rémunération minimum, dans des secteurs comme la restauration ou l'hôtellerie.

Cet écart va encore se creuser, puisqu'au 1er mai, le Smic va augmenter - il est indexé sur l'inflation - pour s'établir à 1645,58 euros brut (1302,64 euros net), soit une hausse de 34 euros.

Philippe Martinez appelle à rendre automatique la revalorisation annuelle des minima de branche, à l'image de ce dispositif. "Aujourd’hui, cela prend parfois plus d’un an à négocier", appuie-t-il. L'exécutif est en outre tancé sur le point d’indice des fonctionnaires, qui n'a pas évolué depuis 10 ans mais doit être "dégelé" avant l'été.

Des primes inefficaces

Si Emmanuel Macron a multiplié durant la campagne présidentielle les propositions pour le pouvoir d'achat basés sur des primes (prime "Macron" rehaussé à 6000 euros maximum contre 1000 aujourd'hui, intéressement pour les salariés d'entreprises réalisant des bénéfices), la CGT juge le dispositif actuel et les propositions futures inadaptées.

"Il faut des choses plus contraignantes. Les primes mettent du beurre dans les épinards mais elles sont bien souvent dépensées tout de suite. Or l’année fait douze mois! La meilleure façon, c’est d’augmenter les salaires."

Ces derniers mois, la hausse de l'inflation a fait flamber certaines négociations annuelles obligatoires (NAO) entre les salariés et les dirigeants: Amazon a récemment fait face à des grèves, tout comme Dassault ou encore Thalès. Les syndicats réclamaient alors une hausse des salaires fermes à hauteur de l'inflation annuelle.

Pas de négociation sur les retraites

Sur le sujet des retraites, autre sujet de discussion, Philippe Martinez réaffirme la position de son syndicat: il a repoussé l'idée de discuter du report progressif de l'âge de départ à 65 ans proposé par Emmanuel Macron.

"On a discuté pendant deux ans! Mais si c’est discuter pour nous imposer une réforme, c’est non… Si c’est discuter pour redonner des moyens à la Sécurité sociale et baisser l’âge de la retraite, nous serons évidemment présents."

Durant la campagne présidentielle, la CGT avait renvoyé les propositions de Marine Le Pen et d'Emmanuel Macron dos à dos, prônant toujours un retour du départ à 60 ans.

Valentin Grille