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Mot d'ordre, mobilisation… À quoi s'attendre pour les manifestations du 1er-Mai?

Après un défilé unitaire l’an dernier marqué par la contestation de la réforme des retraites, les syndicats seront à nouveau divisés cette année.

Il n'y aura pas d'union sacrée des syndicats cette année, lors des traditionnels défilés pour célébrer la Fête du Travail ce 1er-Mai. Ceux de 2023 avaient été marqués par une très forte mobilisation (800.000 personnes), alimentée par la contestation contre la réforme des retraites.

Cette année, retour à la normale, les grandes organisations syndicales manifesteront chacune de leur côté avec des mots d'ordre variés.

Des syndicats en ordre dispersé

Ce qui n'a pas empêché la CGT, FSU et Solidaires d'appeler dans un communiqué commun à "manifester partout en France le 1er-Mai" notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et pour les salaires.

"Les travailleurs sont sous la menace d'un nouveau plan d'austérité", peut-on lire. Et d'accuser le gouvernement de "faire des milliards d'économies sur les politiques sociales et les services publics, la transition écologique ou en faisant les poches des chômeurs et chômeuses".

Ces organisations entendent également inscrire cette journée "dans un contexte marqué par les guerres terriblement meurtrières, notamment en Ukraine et en Palestine". Elles "réaffirment leur engagement pour une paix juste et durable".

La CFDT appelle de son côté à "rejoindre les cortèges organisés partout en France", pour revendiquer une Europe "plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Marylise Léon, secrétaire générale, sera présente à Nancy.

FO annonce qu'elle défilera "sur ses propres positions et revendications". Son leader, Frédéric Souillot, manifestera à Montauban, en Occitanie. L’Unsa entend, elle, mobiliser autour du "pouvoir d’achat en berne" et de la "stigmatisation des chômeurs et des plus pauvres".

150.000 manifestants attendus contre 800.000 en 2023

À Paris, le cortège doit s’élancer à 14 heures de la place de la République et se dirigera vers la place de la Nation. Sans unité et mot d'ordre fédérateur, la police s'attend à 15.000 à 30.000 manifestants dans la capitale, dont quelques centaines de manifestants radicaux.

Selon une note que BFMTV a pu consulter, le renseignement territorial estime que cette année "les exactions s'annoncent limitées" et que "cet événement ne présente pas en tant que tel de risque avéré en matière d'ordre public". À titre d'illustration, il ne prévoit pas d'actions de blocages ou de dégradations à l'encontre "des représentations de l'État".

Néanmoins, le renseignement reste vigilant sur la possible présence "d'éléments radicaux", par exemple des blacks blocs, des mouvances pro-palestiniennes ou des collectifs anti-Jeux olympiques.

Au niveau national, moins de 150.000 personnes sont attendues, estime une source policière à l'AFP, avec "un retour aux mobilisations traditionnelles des dernières années", et donc un "engouement très relatif" dans des cortèges.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business