BFM Business
France

L’Insee relève sa prévision de croissance pour 2023 à 0,9%

L'institut de la statistique continue par ailleurs de prédire un ralentissement de l'inflation qui devrait atteindre 4,2% sur un an en décembre.

Le gouvernement en passe de réussir son pari? Si la prévision de l'exécutif tablant sur une croissance de 1% en 2023 a longtemps été jugée optimiste, l'écart avec les projections de la Banque de France et de l'Insee -initialement bien plus modérées- se resserre mois après mois.

Dans son point de conjoncture publié ce jeudi, l'institut de la statistique prédit désormais que le PIB tricolore va progresser de 0,9% cette année, soit 0,3 point de plus que lors de sa dernière estimation. La Banque de France, qui prévoyait jusqu'à alors +0,7% de croissance, a déjà annoncé de son côté qu'elle relèverait sa prévision le 18 septembre.

"La révision à la hausse" de la croissance 2023 "provient essentiellement du chiffre du 2ème trimestre qui a été meilleur qu'attendu", souligne Julien Pouget, chef du département conjoncture à l'Insee.

Pour rappel, la croissance française avait atteint 0,5% entre avril et juin, bien plus que le +0,1% attendu.

Jean-Luc Tavernier, directeur général de l'Insee - 01/09
Jean-Luc Tavernier, directeur général de l'Insee - 01/09
9:22

Léger rebond de la consommation des ménages

Sur fond de ralentissement économique mondial, l'évolution de l'activité tricolore devrait en revanche être modeste dans les prochains mois: +0,1% au 3ème trimestre et +0,2% au 4ème, toujours selon l'Insee. Cette croissance serait principalement soutenue par un "léger rebond" de la consommation des ménages à la faveur du ralentissement des prix alimentaires. L'investissement des entreprises serait pour sa part pénalisé par la remontée des taux d'intérêt.

In fine, à +0,3%, l'acquis de croissance pour 2024, soit la croissance annuelle cette année-là si le PIB trimestriel restait chaque trimestre au niveau prévu pour la fin 2023, "serait relativement modeste", observe l'institut de la statistique.

Les consommateurs s'adaptent à l'inflation

Portée par l'inflation, la consommation alimentaire des ménages en valeur était au deuxième trimestre supérieure de 12% à son niveau de 2019. En revanche, la consommation en volume y était inférieure de 9%.

Cette diminution traduit un changement des habitudes de près de la moitié des consommateurs (47%), selon une enquête de l'Insee réalisée en juin. Parmi eux, 14% disent avoir réduit leur consommation, 17% ont changé de gammes de produits (contre 9% en décembre 2022) et 12% déclarent diversifier les magasins pour leurs courses alimentaires (contre 9% fin 2022).

L'inflation va continuer de ralentir

Malgré un rebond à 4,8% en août lié à la hausse des cours du pétrole et à l'augmentation de 10% des tarifs réglementés de l'électricité, l'inflation va poursuivre sa tendance au ralentissement.

"L’inflation continuerait de refluer d’ici la fin de l’année mais plus lentement qu’au printemps", précise Julien Pouget.

En particulier, les prix alimentaires ne devraient plus progresser que de 0,1% par mois jusqu'à fin 2023, après +1,7% par mois au début de l'année. Sur un an, l'inflation alimentaire s'établirait à 7,2% en décembre, contre 11,1% en août. Un niveau proche de l'inflation énergétique (+7,3% en fin d'année), tandis que les prix des produits manufacturés et des services progresseraient respectivement de 2,8 et 3,2%.

Redescendue à 3,9% en novembre sur un an, l'inflation globale rebondirait à 4,2% en décembre essentiellement en raison d'un effet de base alors que les cours du pétrole avaient fortement baissé en décembre 2022. En moyenne annuelle, l'inflation s'établirait à 5% en 2023.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco