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Electricité: la hausse de 5,9% est "une faute" selon la CLCV qui saisit le Conseil d'Etat

256.000 foyers ont adhéré au tarif groupé de l'UFC Que Choisir.

256.000 foyers ont adhéré au tarif groupé de l'UFC Que Choisir. - Damien Meyer - AFP

L'association de défense des consommateurs (CLCV) et l'UFC-Que Choisir vont saisir le Conseil d'Etat pour faire annuler cette forte hausse du tarif réglementé de l'électricité qui entrera en vigueur samedi

Pour l'association de défense des consommateurs (CLCV) l'augmentation de près de 6% du tarif de l'électricité, est une "faute" du gouvernement. Avec l'UFC-Que Choisir, la CLCV a décidé de saisir le Conseil d'Etat pour la faire annuler. "On va saisir le Conseil d'Etat, la juridiction compétente, d'ici à peu près quinze jours pour tenter fermement de faire annuler cette hausse" du tarif, a affirmé François Carlier, délégué général de la CLCV sur RTL.

Une moitié de ce fort renchérissement correspond "à l'évolution des coûts d'EDF telle qu'estimée par la CRE", mais le reste de la hausse vise simplement à soutenir les fournisseurs d'électricité alternatifs afin que "la concurrence (sur ce marché) reste compétitive" et survive, a estimé François Carlier.

"Cela fait une bonne dizaine d'années que le marché a été libéralisé, le fait qu'on soit obligés d'augmenter le tarif (réglementé) pour que la concurrence vive, c'est assez incroyable" et "ça paraît difficilement acceptable", a-t-il dénoncé, rappelant qu'une telle hausse pourrait se traduire par un surcoût d'une centaine d'euros par an pour une famille se chauffant à l'électricité.

"Une hausse techniquement infondée et juridiquement contestable"

La proposition de hausse de la CRE "pose des problèmes en droit", et en la suivant, le gouvernement "fait une faute", a insisté le secrétaire général de la CLCV, rappelant que l'Autorité de la concurrence a également contesté la hausse du tarif réglementé, signe de "fragilités juridiques".

Dans un communiqué mi-juin, la CLCV avait déjà dénoncé "une hausse techniquement infondée et juridiquement contestable", "déconnectée des coûts réels" d'EDF. La recommandation de la CRE d'une hausse des tarifs réglementés de 5,9% avait "vocation" à s'appliquer dès le 1er mars, mais le gouvernement, confronté à la contestation des "gilets jaunes", avait indiqué qu'il ne la suivrait pas en période hivernale.

L'augmentation au 1er juin pourrait être suivie d'une autre, en août, liée aux coûts de transport de l'électricité, et que le président de la CRE, Jean-François Carenco, avait indiqué mi-mai vouloir "limiter à 1%".

EDF dans le viseur du gouvernement

La réponse du gouvernement ne s'est pas faite attendre. "Ce n'est pas le gouvernement qui fixe les tarifs" de l'électricité a fait valoir sur LCI sa porte-parole Sibeth Ndiaye estimant qu'EDF doit parvenir à diminuer ses coûts de production pour éviter un envol des prix. 

"Il appartient évidemment à l'entreprise (EDF, NDLR) de faire en sorte que ses coûts de production puissent diminuer. Car c'est là aussi qu'on va pouvoir trouver des marges de manoeuvre pour faire en sorte qu'il n'y ait pas une envolée des prix de l'électricité", a ajouté Sibeth Ndiaye. La remarque fait écho à celle du ministre de la Transition Ecologique François de Rugy qui estimait mercredi sur Europe 1 que la hausse était notamment due à la dérive des coûts de production du groupe ces dernières années.

P.S. avec AFP