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Édouard Philippe défend sa politique budgétaire face au Medef

Le Premier ministre a justifié la constance de sa politique budgétaire lors de l'université d'été du Medef, niant tout "zig zag" malgré le report de la baisse des cotisations patronales décidée par le gouvernement.

"Nous mettons en oeuvre les choses sérieusement, au regard de la croissance dont nous disposons et que nous suscitons, exactement comme vous le faites pour les entreprises", a déclaré Édouard Philippe face à un parterre de chefs d'entreprise réunis sur le campus de HEC.

"La ligne directrice de notre action, c'est de revaloriser le travail et les revenus du travail. C'est cohérent, c'est un tout", a poursuivi le chef du gouvernement, insistant sur le besoin de "constance" politique "en matière de fiscalité".

Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures d'économies concernant les entreprises dans le cadre de son projet de loi de finances pour 2019 afin de contenir le déficit public, menacé par la faible croissance. Parmi elles figure un report au 1er octobre 2019 d'une nouvelle baisse de cotisations patronales de quatre points, censée entrer en vigueur au 1er janvier dans le cadre de la transformation du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de cotisations pérenne.

Apaiser l'agacement des patrons 

"Ca n'est pas une forme de zig zag", s'est défendu Édouard Philippe, en insistant sur le fait que la trajectoire fiscale prévue par le gouvernement restait inchangée. Lors du projet de loi de finances 2018, "nous avons voté une trajectoire de l'impôt sur les sociétés", qui sera ramené de 33,3% à 25% d'ici à 2022. Dans le cadre du projet de budget 2019, nous "poursuivrons ce chemin", a-t-il promis.

Même chose "pour le crédit impôt recherche, dont nous avons confirmé la pérennité", et pour les cotisations salariales sur les heures supplémentaires, qui seront supprimées "comme nous nous y étions engagés".

Concernant le CICE, enfin, le Premier ministre a assuré que le gouvernement transformerait bien "dès le 1er janvier 2019 un crédit d'impôt qui est complexe en un allègement de charges simple et immédiat".

L'annonce d'économies portant sur les entreprises, effectuées lundi par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, a suscité l'agacement du monde patronal, notamment au sein du Medef. "C'est un très mauvais signal", avait ainsi estimé Geoffroy Roux de Bezieux lors de l'ouverture de l'université d'été. 

A.M. avec AFP