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Déficit public: Emmanuel Macron ne veut pas de budget rectificatif et tance le gouvernement

Selon une information du Figaro confirmée à BFMTV, le président de la République s'est invité à la réunion de coordination de la majorité qui a lieu chaque semaine à l'Élysée et a mis les points sur les i.

L'annonce d'un déficit public à 5,5% du PIB bien supérieur aux objectifs du gouvernement continue à faire des vagues au sein de l'exécutif.

Selon une information du Figaro confirmée à BFMTV, Emmanuel Macron s'est invité à la réunion de coordination de la majorité qui a lieu chaque semaine à l'Élysée et a mis les points sur les i.

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Aux chefs de groupes de sa majorité, il l'a affirmé: il n'y aura pas de budget rectificatif pour 2024.

"Foire à la saucisse"

Et de tancer le gouvernement et précisément Bruno Le Maire qui serait partisan de cette solution.

"J'entends parler de PLFR (projet de loi de finances rectificative, NDLR). Je n'en vois pas l'intérêt. Le gouvernement doit faire les choses avec sérieux pour tenir nos objectifs. Nous n'avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindres recettes", a-t-il lancé.

Selon BFMTV, Bruno Le Maire faisait entendre depuis plusieurs jours la petite musique d'une possibilité de PLFR pour avoir une marge de manœuvre au delà des 10 milliards d'économies pour 2024. Et évoquait également le paramètre démocratique en passant par le Parlement.

Toujours selon BFMTV, Emmanuel Macron a dit qu'il y avait encore beaucoup de possibilités réglementaires pour trouver des économies et que le paramètre démocratique n'était pas le bon dès lors qu'il faudrait de toutes façons passer par un 49.3.

Sur ce point, le Premier ministre Gabriel Attal serait exactement sur la même ligne que le Président de la République.

La perspective d'un PLFR aurait également ouvert la porte à la possibilité d'une motion de censure à l'Assemblée, soutenue par LR et le RN qui pourrait sur le papier faire tomber le gouvernement.

"Dans les prochains jours, chacun sera responsabilisé sur ses propres dépenses. Il ne faut pas que ça soit la foire à la saucisse. Il faut le calme des vieilles troupes", poursuit-il.

"Le gouvernement se met dans une situation où il se prend des leçons de sérieux budgétaire matin, midi et soir par des gens qui n’ont pas voulu voter l’année dernière la réforme des retraites. (...) Si on commence à péter la confiance, c’est fini. Il n’y a rien de plus dur à gagner. Cela fait sept ans que l’on produit des résultats. Donc on tient le cap", a souligné lors de cette réunion le président de la République.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business