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Carburants: Bruno Le Maire appelle à "libérer" dépôts et raffineries

Alors que la grève a été reconduite ce lundi dans les raffineries françaises de TotalEnergies sur cinq sites, Bruno Le Maire a qualifié d'"inacceptable et illégitime" le mouvement.

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a haussé le ton lundi, affirmant qu'il fallait "libérer les dépôts de carburants et les raffineries" bloqués par les grévistes depuis près de trois semaines.

"C'est inacceptable et c'est illégitime", a jugé Bruno Le Maire.

"Le temps de la négociation est passé. Il y a eu une négociation, il y a eu un accord, cela veut dire qu'il faut que force reste à la voix majoritaire", a déclaré Bruno Le Maire au micro de BFMTV, en référence à l'accord conclu la semaine dernière entre TotalEnergies et deux syndicats majoritaires, mais que la CGT rejette.

De nouvelles réquisitions

Dans la foulée de ces déclarations, le ministère de la Transition énergétique a annoncé de nouvelles réquisitions de personnel dans le dépôts de Feyzin (Rhône) et de Mardyck (Nord). La grève dans les raffineries françaises de TotalEnergies a été reconduite lundi sur cinq sites, a indiqué le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini.

La semaine dernière, le gouvernement avait déjà réquisitionné des salariés de plusieurs dépôts de carburants pour soulager la pression sur les stations-service, dont plus de 30,1% étaient encore en difficulté d'approvisionnement dimanche soir, en rupture de stock pour au moins un produit. Bruno Le Maire a évoqué un "impact réduit" pour la journée de lundi.

"Notre pays a besoin de fermeté et d'autorité, c'est comme cela que nous rétablirons l'ordre", a-t-il martelé sur BFMTV, ajoutant que la CGT méritait "un mauvais point" pour "le blocage du pays".

Un ton plus conciliant vis-à-vis d'EDF

Le ministre a adopté un ton plus conciliant en parlant de la grève pour les salaires dans plusieurs centrales nucléaires, qui a contraint EDF a repousser le redémarrage de cinq réacteurs, alors que la tension sur l'approvisionnement en énergie pèse toujours sur l'Europe.

"Je ne veux pas faire des procès d'intention, alors que pour le moment, chez EDF, les choses se passent correctement", a-t-il dit, affirmant que l'Etat actionnaire veillerait toutefois à ce que les engagements d'EDF en matière de production électrique soient tenus.

"Je souhaite qu'EDF trouve le plus vite possible un accord avec ses représentants syndicaux", a-t-il ajouté.

A l'approche de l'hiver, la France est fragilisée en raison d'une production électrique nucléaire au plus bas, liée à des travaux ou à des problèmes de corrosion sur une partie de ses réacteurs nucléaires.

NLC avec AFP