Agriculture, nucléaire... qui consomme le plus d'eau en France?

La ressource en eau a diminué de 14 % en France au cours de ces quinze dernières années, selon un rapport de France Stratégie.

Inexorablement, la quantité d'eau disponible s'amenuise ces dernières années. En 15 ans, elle a diminué de 14 % en France, selon un rapport de France Stratégie. Cette tendance à la sécheresse devrait s’aggraver, notamment en période estivale, avec le changement climatique.

Pour tenter de faire un état des lieux, France Stratégie a analysé les plus gros consommateurs d'eau. Pour comprendre qui pèse le plus sur la ressource, il faut absolument différencier les prélèvements (30 milliards de m3 en 2020) et la consommation en eau (estimée à 4,4 milliards de m3).

"Les consommations, qui représentent la part des prélèvements ne retournant pas aux milieux, réduisent la quantité d'eau disponible", explique France Stratégie.

L'énergie prélève beaucoup d'eau

Les prélèvements, s'ils présentent l'aspect positif d'être temporaires, ne sont pas neutres pour autant pour les écosystèmes. Ils peuvent avoir "des effets importants, notamment sur la qualité de l’eau et sa température, et modifier la disponibilité spatio-temporelle de l’eau", écrit France Stratégie.

"Dans le cas d’une utilisation dans les circuits de refroidissement énergétiques et industriels, l’eau est réchauffée, ce qui peut la rendre impropre à d’autres utilisations en aval ou perturber le fonctionnement des écosystèmes", met en garde France Stratégie.

Une fois cette distinction faite, on peut commencer à analyser les secteurs les plus gourmands en eau. Du côté des prélèvements, 47 % sont imputables au secteur énergétique, et notamment au nucléaire. L'eau est en effet utilisée pour refroidir les centrales.

Après le secteur énergétique, viennent les canaux (18%), les prélèvements domestiques (à 14%), l'agriculture (11%) et enfin l'industrie et la construction (8%).

L'agriculture championne de la consommation

Du côté de la consommation, la championne est l'agriculture (62%). Les consommations en eau sont particulièrement élevées dans les bassins versants les plus irrigués (Adour-Garonne, Rhône-Méditerranée et Loire-Bretagne). Beaucoup plus loin, on retrouve l'énergie (14%), l'eau domestique (12%) et l'industrie et la construction (9%).

Marine Cardot