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Les nappes phréatiques sont-elles rechargées avant l'arrivée de l'été?

Un hiver puis un mois de mars pluvieux ont permis de recharger une grande partie des nappes phréatiques mais de fortes disparités subsistent sur le territoire.

Les nappes phréatiques font le plein partout en France, ou presque. À l'échelle nationale, 27% des points d'observation sont sous les normales mensuelles, 15% sont comparables et 58% sont au-dessus (respectivement 36%, 18% et 46% en février)", résume le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin mensuel.

La situation apparaît beaucoup plus favorable qu'en mars 2023, où 75% des niveaux étaient sous les normales.

Un mois de mars bénéfique

Les nappes phréatiques ont bénéficié d'un mois de mars particulièrement pluvieux. Le mois passé a, en effet, été marqué par des pluies abondantes avec, selon Météo-France, un excédent pluviométrique d'environ 85% par rapport à la période de référence 1991-2020.

Selon Météo-France, il s'agit du cinquième mois de mars le plus arrosé depuis le début des mesures en 1958 (derrière 2001, 1979, 1978 et 2006).

Les précipitations ont été particulièrement abondantes des Cévennes à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où de nombreux records de pluviométrie ont été enregistrés. À Marseille, il a ainsi plus cinq fois plus qu'à la normale, note encore Météo-France.

Des intempéries et des crues ont marqué plusieurs régions françaises au cours du mois écoulé, d'abord dans le Gard et l'Hérault puis plus récemment avec des inondations en Indre-et-Loire ou en Bourgogne.

"La période de recharge s'est bien passée sur une grande partie du territoire. Maintenant le printemps est arrivé, la végétation commence à reprendre ses droits et va capter une grande partie des précipitations qui vont arriver", explique sur BFMTV l'hydrogéologue Florian Thabuis.

En revanche, les nappes phréatiques restent désespérément vides dans les Pyrénées-Orientales et dans l'Aude. Une sécheresse qui s'aggrave depuis deux ans. Selon Météo-France, les deux départements "présentent un déficit de pluviométrie atteignant 50% par endroits". On a ainsi relevé seulement 31 mm de pluies à Perpignan, 40 mm à Carcassonne, soit "à peine la moitié de la normale d’un mois de mars".

Le manque d'eau a de fortes répercussions sur l'économie locale. "C'est terrible de tout perdre (...) Qu'est-ce qu'on va faire de ces terres?", désespère Denis Basserie, viticulteur à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), qui confie sur BFMTV vivre "au jour le jour".

François Blanchard avec Théophile Magoria