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Accord entre l'Assurance maladie et les médecins libéraux sur des revalorisations

Assurance Maladie

Assurance Maladie - Philippe Hughen-AFP

L'accord prévoit notamment une revalorisation de 300 millions d'euros pour les généralistes et spécialistes.

L'Assurance maladie et les médecins libéraux ont signé vendredi un accord pour près de 800 millions d'euros d'investissement avec, notamment, plus de 300 millions d'euros de revalorisations pour les généralistes et les spécialistes et 300 autres pour le numérique en santé.

Trois syndicats, MG France, Avenir Spé-le Bloc et la CSMF ont signé ce nouvel avenant à la convention médicale, "un investissement d'un peu moins de 800 millions d'euros", a indiqué Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam) lors d'un point presse. "Cela traduit une adhésion large à cet avenant puisque ces syndicats signataires représentent près de 54% des médecins généralistes et 61% des médecins spécialistes", a-t-il ajouté.

Texte "imparfait"

Cet accord, pour Patrick Gasser (Avenir Spé-Le Bloc, premier chez les spécialistes), "remet la médecine spécialisée un peu au centre du débat, sans oublier la médecine générale". "L'augmentation du nombre de patients âgés dépendants nécessitait de donner aux médecins traitants, sans attendre, les moyens de les prendre en charge à domicile", juge MG France dans un communiqué, en ajoutant "prendre ses responsabilités" même si le texte est "certes imparfait".

Le Syndicat des médecins libéraux (SML), "qui avait chiffré à 2 milliards d'euros par an le besoin d'investissements", avait indiqué dans un communiqué qu'il ne signerait pas l'avenant "pour protéger la médecine libérale". Même décision de la part de l'Union française pour une médecine libre (UFML). Et chez la Fédération des médecins de France (FMF), le vote du conseil d'administration n'a pas encore eu lieu mais tous ses cadres y sont opposés.

Rémunération "doublée"

L'Assurance maladie a revu à la hausse le montant des revalorisations pour les généralistes, de 100 à 165 millions d'euros, essentiellement destinés aux visites à domicile chez les malades chroniques de plus de 80 ans, dont la rémunération "sera doublée", selon un document consulté par l'AFP.

Idem pour les spécialistes, dont l'enveloppe passe de 80 à 165 millions. Environ la moitié sera dédiée aux pédiatres, aux psychiatres, à la gynécologie médicale et à l'endocrinologie. "Des spécialités en grande souffrance", note Jean-Paul Ortiz (CSMF). L'autre moitié sera débloquée pour l'avis ponctuel de consultant (APC), donné par un médecin spécialiste à la demande explicite du médecin traitant, qui passera de 50 à 55 euros.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a salué sur Twitter un accord "qui valorise mieux les soins au domicile des personnes âgées, soutient la psychiatrie, la pédiatrie, l'accès aux soins, le virage numérique". Outre les revalorisations, l'accord prévoit 150 millions d'euros pour les soins non programmés avec la définition du cadre et la rémunération des professionnels des SAS (Service d'accès aux soins, plateformes destinées à désengorger les hôpitaux). S'y ajoutent 300 millions d'euros pour "l'incitation à l'usage du numérique", en particulier concernant le dossier médical partagé (DMP).

P.L. avec AFP