Emmanuel Macron enterre le projet de “Grande Sécu”

Interrogé sur sa vision du projet de “Grande Sécu”, le candidat Macron affirme renoncer à cette réforme de fusion de la sécurité sociale et des complémentaires santé.

Emmanuel Macron ne mènera pas le projet de Grande Sécu à son terme. Interrogé sur sa volonté de rapprocher les complémentaires et la sécurité sociale, le président-candidat a répondu d’emblée par la négative.

“La réponse est non parce qu’on a suffisamment de travail sur le reste. Il ne faut pas créer d’instabilité.”

Le pré-rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie proposait quatre pistes: ne rien changer (ou presque), renforcer le poids des complémentaires, créer une assurance complémentaire pour tous ou enfin, renforcer le poids de la sécurité sociale soit la piste de la “Grande Sécu”.

“Je ne crois pas à un modèle de cathédrale unique”, a déclaré Emmanuel Macron. “Je pense que nos complémentaires jouent un rôle très important. Il faut donc plutôt de la stabilité”, a-t-il ajouté.

Les complémentaires santé étaient opposées au projet. La Mutualité française se défendait en expliquant notamment que la hausse des cotisations n’a pas de logique lucrative mais qu’elle est seulement le résultat de l’augmentation des dépenses de santé des Français.

Emmanuel Macron demande plus de soutien des complémentaires

Le candidat Emmanuel Macron assure vouloir “plutôt miser sur une “bonne coordination” de la sécurité sociale et des complémentaires, et “l’amélioration du système”, plutôt qu’une fusion.

La piste de la création de cette Grande Sécu était celle privilégiée par le ministre de la Santé, Olivier Véran. Mais le coût du projet était évalué à 22,4 milliards d’euros de dépenses publiques supplémentaires.

En revanche, Emmanuel Macron a demandé, au cours de cette conférence de presse, “plus de soutien” de la part des acteurs des complémentaires. Le candidat a notamment cité la réforme du reste à charge 0, menée par le gouvernement. Il attend donc, en cas de réélection, que les complémentaires santé jouent le jeu.

Sofiane Aklouf