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Economie

Dette : l'agence de notation Scope abaisse la perspective de la France

L'agence de notation Scope a abaissé la perspective du pays, ce qui pourrait conduire à une autre dégradation après celle de Fitch en avril.

L'agence de notation européenne Scope a abaissé vendredi 26 mai la perspective de la France, ce qui signifie que sa note pourrait être dégradée à l'avenir, comme cela a été le cas fin avril par l'agence Fitch

Scope explique sa décision dans un communiqué par le risque de "l'affaiblissement des finances publiques" notamment en raison de difficultés dans "la mise en œuvre des réformes". Cette action signifie qu'elle pourrait dégrader la note de la France, actuellement à "AA" soit le troisième plus haut niveau de sa grille, "dans les 12 à 18 mois". 

"Dynamique économique" au ralenti

Parmi les risques pesant sur les finances françaises, l'agence relève que "la dynamique économique s'est nettement ralentie au second semestre 2022".  

Elle se montre aussi peu convaincue de la trajectoire de réduction du déficit et de la dette publics, en raison d’un "mauvais bilan en matière d'assainissement budgétaire, d'une charge d'intérêt de la dette croissante et de risques liés à la mise en œuvre du programme de réformes". 

Ces risques sont liés à "l'absence de majorité au Parlement" et à des "contestations socio-politiques", citant notamment les contestations contre la réforme des retraites. 

Créée en 2011, Scope Ratings a son siège en Allemagne et des succursales au Royaume-Uni, en Italie, France et Norvège.

Note abaissée par Fitch en avril

Fin avril, l'agence de notation Fitch, une des trois plus grandes du monde, avait dégradé la note de la France, en raison du risque posé par "l'impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents)" sur les réformes voulues par Emmanuel Macron.

Une semaine plus tôt, l'agence Moody's n'avait pas fait de notation. L'agence S&P Global, qui accorde actuellement la note de "AA" à la France avec une perspective négative, doit publier ses conclusions le 2 juin.

La notation de ces agences a des répercussions sur le taux d'intérêt auquel les investisseurs prêtent de l'argent à la France. Sur l'emprunt à 10 ans, l'échéance qui fait référence, le taux était de 3,11% vendredi, proche de ses plus hauts niveaux de l'année. 

Les taux obligataires remontent fortement depuis un an et demi, en raison de la politique des banques centrales mis en oeuvre pour tenter de maîtriser l'inflation.

L.L. avec AFP