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Un bilan "mitigé" pour les soldes d'été 2023

Au bout de quatre semaines de soldes, le chiffre d'affaires des commerçants était globalement en baisse de 1% par rapport à celles de 2022, selon les chiffres du panel habillement de Retail Int. pour l'Alliance du commerce.

Les soldes d'été 2023 qui se terminent ce mardi affichent un premier bilan "mitigé", selon les acteurs d'un secteur qui souffre de la baisse du pouvoir d'achat des Français et qui a connu plusieurs faillites de grandes marques. Au bout de quatre semaines de soldes, le chiffre d'affaires des commerçants était globalement en baisse de 1% par rapport à celles de 2022, selon les chiffres du panel habillement de Retail Int. pour l'Alliance du commerce.

Cette année, le rendez-vous estival du commerce devait se dérouler du 28 juin au 25 juillet, un exercice plus tardif que celui de 2022. Il a été porté à cinq semaines par le gouvernement pour tenter de compenser l'effet des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué par balle par un policier fin juin. "Un peu plus de 1.000 commerces ont été directement touchés par les émeutes", avait chiffré la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire début juillet.

Succès des deux premières semaines

Dans la capitale, le bilan est "mitigé" selon la Chambre du commerce de Paris (CCIP) qui détaille dans un communiqué que 54% des commerçants parisiens ont enregistré des résultats supérieurs ou égaux aux soldes de 2022. Au niveau national, "les deux premières semaines ont bien fonctionné" avant "un ralentissement très net", a observé le cabinet d'Olivia Grégoire, qui attribue ce phénomène notamment à un calendrier de soldes plus tardif dans la saison. Ces soldes "étaient très attendues par les Français et leur ont permis de faire des achats après plusieurs mois à se serrer la ceinture", a réagi la ministre déléguée.

"Compte tenu du contexte d'inflation et de l'augmentation des prix, certains prédisaient le pire, mais il n'est pas arrivé", a-t-on complété au cabinet de la ministre délégué mardi.

"Le bilan des soldes est stable et démontre leur utilité pour des Français qui y voient un moyen de faire de bonnes affaires (...) On peut se féliciter de cette stabilité dans ce contexte", a-t-il estimé. "L'inflation et la contrainte forte de pouvoir d'achat ont redonné cette année de l'intérêt aux soldes pour les consommateurs", a également observé le directeur général de l'Alliance du commerce, Yohann Petiot. Au point que celles-ci donnent au mois de juillet "une très belle performance par rapport à 2022 avec une activité supérieure de 15% en magasin", a-t-il constaté.

Peu d'attente des entreprises de proximité

En revanche, le bilan est "assez négatif pour les entreprises de proximité", a souligné le directeur général du syndicat des indépendants (SDI) Marc Sanchez. Les chiffres provisoires chez les adhérents (plus de 25.000) indiquent une baisse de fréquentation de 15% à 20% par rapport à 2022. Les soldes ne sont, selon lui, toutefois "pas catastrophiques en tant que telles, les commerçants n'étant pas dans une grande attente" à leur égard, dans un contexte déjà difficile.

Pandémie, inflation et hausse des charges ont causé depuis trois ans des difficultés en série pour de nombreuses marques bien connues du consommateur français - Kookaï, Burton of London, Gap France, André, San Marina, et d'autres - pouvant les amener, comme Camaïeu en septembre 2022, jusqu'à la liquidation.

TT avec AFP