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Toujust, la nouvelle enseigne qui veut vendre 10% moins cher en supprimant les intermédiaires

Toujust ouvrira son premier magasin à Alès dans le Gard le 1er mars.

Toujust ouvrira son premier magasin à Alès dans le Gard le 1er mars. - Toujust

Créée par un ancien directeur d'hypermarché, l'enseigne veut faire entrer ses fournisseurs à son capital pour obtenir des prix plus intéressants. Un concept novateur qui nourrit de grandes ambitions.

Bientôt un nouveau venu dans le paysage de la grande distribution française. Alors que le pays traverse une période d'inflation inédite depuis des décennies, Toujust promet dans un communiqué des prix "jusqu'à 5 à 10% moins chers que ses concurrents directs".

Le concept: des magasins de la taille d'un Lidl (moins de 1000 m²), un grand nombre de références (7000 contre 2000 dans le discount) principalement alimentaires (80%) avec une majorité de produits "made in France" (70%). Ça, c'est ce que verront les clients, comme ceux d'Alès dans le Gard qui découvriront le premier magasin Toujust le 1er mars prochain.

Mais c'est en coulisses que Toujust marque sa différence avec ses concurrents. Imaginée par Fabrice Gerber, un expert de la grande distribution passé notamment par Leclerc, Aldi et Système U, l'enseigne compte supprimer autant que possible les intermédiaires et travailler directement avec les producteurs. Pour cela, elle va faire entrer ses fournisseurs au capital de la société Tazita Coop Food qui chapeaute les magasins.

"Plus de marges néfastes"

Un quart du capital de la société sera aux mains des fournisseurs qui seront co-propriétaires de Toujust. De quoi les inciter à privilégier l'enseigne tant en terme de tarifs que d'offres.

"Tout au long de l'année, nos prix sont au plus juste puisque sans accumulation de marges, et notre environnement professionnel est basé sur la confiance sans système de remises ou de pénalités, et sans pression concurrentielle néfaste", résume Fabrice Gerber. "Dans une logique de long terme, nous avançons sur un pied d'égalité avec nos fournisseurs rassemblés autour d'une centrale d'achat internalisée pour proposer leurs meilleurs produits au meilleur prix".

Une idée séduisante sur le papier, à condition que tout le monde joue le jeu et accepte de travailler avec la jeune enseigne. Ce qui n'est pas gagné dans un univers très concurrentiel.

"Le plus dur, c’est d’ôter l’appréhension à ces PME qui travaillent par ailleurs avec la grande distribution", confesse le fondateur dans LSA.

Si une centaine de petits fournisseurs comme Tradition et Terroir du Sud-Ouest, Maison Serrault ou la Brasserie lilloise ont rejoint l'aventure, qu'en sera-t-il des entreprises de tailles intermédiaires ou des géants de l'alimentaire qui travaillent principalement avec les Leclerc, Auchan et autres Carrefour? Certains fournisseurs assurent avoir subi des pressions pour ne pas s'engager avec Toujust.

Du Coca Cola chez Toujust

Pour attirer le chaland, l'enseigne ne pourra pas se contenter de petits fournisseurs. Il lui faudra aussi vendre du Coca Cola, du Nutella ou du Nestlé. Toujust se fournira sur des marchés parallèles pour ces produits de grande marque. Avec parfois des tarifs intéressant comme la bouteille de 1,5 L de Coca que le magasin vendra à 1,01 euro.

Le fondateur de Toujust nourrit en tout cas de solides ambitions. Après le premier magasin d'Alès, Fabrice Gerber a prévu 10 ouvertures au premier semestre, essentiellement en périphérie de villes de taille moyenne comme Cambrai (Nord), Lens (Pas-de-Calais), Montauban (Tarn-et-Garonne) ou encore Arbent-Oyonnax (Ain). Le distributeur compte monter à 40 magasins sur l'ensemble de l'année, 70 d'ici 2024 pour un parc total de 310 points de vente à terme.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco