Titres restaurant: 60% des restaurateurs veulent le maintien du plafond à 38 euros

Selon une enquête Viavoice pour Worklife, six restaurateurs sur dix souhaitent que le plafond des titres restaurant à 38 euros soit prolongé. La quasi-totalité des sondés déplorent en revanche le niveau trop élevé des commissions appliquées par les émetteurs.

Décidé par le gouvernement le 10 juin 2020 pour soutenir un secteur assommé par la crise sanitaire, le relèvement du plafond des titres restaurants à 38 euros doit prendre fin le 28 février prochain. A cette date le montant maximal que les salariés pourront dépenser au restaurant via ce moyen de paiement retombera à 19 euros.

A moins qu’une nouvelle prolongation de la mesure ne soit accordée par Bercy, comme ce fut le cas en août 2021. C’est en tout cas le souhait de 6 restaurateurs sur 10 (60%), selon l’étude "Plafond des titres-restaurant à 38 euros: perceptions et attentes des restaurateurs" menée par l'institut Viavoice pour Worklife*.

Les restaurateurs en guerre contre les commissions

Pour autant, seuls 53% des personnes interrogées disent qu’il s’agit d’une bonne mesure, quand 22% estiment qu’elle est insuffisante et 25% qu’il s’agit même d’une mauvaise idée.

Mais plus que la mesure elle-même, ce sont les commissions pratiquées par les émetteurs de titres restaurant qui hérissent les restaurateurs. 78% d’entre eux jugent ainsi que le relèvement du plafond à 38 euros est une mesure inadaptée en raison du manque de rentabilité de ce mode de paiement. Ils sont par ailleurs 70% à considérer que le dispositif bénéficie avant tout aux émetteurs de titres restaurant.

En effet, les commissions pratiquées par les émetteurs sont bien plus élevées que celles s’appliquant sur les paiements par carte bancaire. Malgré tout, 86% des restaurateurs disent accepter l’ensemble des titres restaurant. Même si près de la moitié (48%) assure que l’affiliation aux titres-restaurant est une nécessité contrainte pour fidéliser la clientèle.

Sans surprise, la quasi-totalité (97%) des restaurateurs jugent que les commissions sont trop élevées et 61% reprochent aux émetteurs le manque de transparence sur ce sujet. Ainsi, le taux de commission est le critère le plus important lors du choix d’un émetteur pour 67% des sondés, devant le délai de remboursement (47%) et la facilité de gestion (32%).

*Etude réalisée du 7 au 10 février 2022 auprès d’un échantillon de 1053 restaurateurs affiliés à la Commission nationale des titres restaurant.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco