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Shrinkflation: Carrefour posera des étiquettes sur les produits concernés "dès lundi"

Le message sera explicite: "ce produit a vu son contenant baisser et son prix augmenter", annonce Alexandre Bompard, PDG du distributeur.

La guerre est désormais ouverte entre les distributeurs et les industriels au sujet de la "shrinkflation" qui consiste, pour les industriels, à réduire le poids d'un produit et à le vendre au même prix, voire à en augmenter le tarif.

"C'est une arnaque, c'est scandaleux. Vous en avez moins et vous payez plus cher. (...) Cela a toujours existé mais cette pratique se multiplie. (...) C'est inacceptable", a déploré Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie.

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Et de promettre un projet de loi qui sera présenté début octobre visant à obliger les industriels "à faire figurer de manière très visible la réduction de contenu quand ils gardent le même packaging".

Le groupe Carrefour a décidé de prendre les devants. Alexandre Bompard, son PDG, a annoncé mercredi soir sur France 5 qu'une étiquette sera collée "dès lundi" sur les produits concernés.

"Inacceptable" pour Alexandre Bompard

Le message sera explicite: "ce produit a vu son contenant baisser et son prix augmenter".

"Comme ça, on va avoir une information la plus fiable possible pour les consommateurs, parce que c'est inacceptable de faire ça pour le consommateur" assène-t-il.

Précisons que le groupe Intermarché applique la même approche mais sur un seul produit pour le moment: les pommes rissolées de Findus en boîte qui ont perdu 10 grammes pour un prix au kilo en hausse de 68%.

Du côté des industriels, on tente d'éteindre la polémique. "Au-delà de certains prix, la rotation va baisser. Vous avez un sachet de 300 grammes, si vous le mettez à 280 grammes, vous le vendez mieux et le distributeur le sait aussi. Ce qui doit être amélioré sans doute, c'est l'information du consommateur", explique ce jeudi sur RTL, Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA).

Et d'en profiter pour tacler les distributeurs. Ils "ont ces produits" dans leurs rayons et "les ont acceptés comme tels". "La liste de produits publiée il y a 2-3 jours concerne 41 produits alimentaires alors qu'il y a 20.000 références alimentaires dans un supermarché en moyenne", a-t-il relativisé.

"Il ne faut pas donner l'impression qu'il y a d'un côté des voleurs et de l'autre des chevaliers blancs", souligne-t-il.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business