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Quadra, parent et cadre: voici le portrait type du grignoteur

Depuis 10 ans, l’Inra (institut national de recherche agronomique) a étudié les comportements alimentaires d’une large population d’adultes en France pour comprendre qui mange en dehors des repas et comment. L’institut a ainsi dressé le profil type du "serial snackeur".

Celui qui se gave de barres chocolatées à son bureau en plein après-midi n’est pas du tout le stagiaire de la compta. Le "grignoteur" type, celui qui a coutume de boulotter entre les repas, est majoritairement un individu âgé de plus de 40 ans, cadre, avec un ou plusieurs enfants, selon une étude de l’Institut national de la recherche agronomique parue il y a quelques semaines.

L’Inra s’est intéressée à ce sujet afin de mieux orienter les politiques publiques et les campagnes de prévention autour d’une bonne nutrition. Les chercheurs ont ainsi lancé une vaste étude en 2009 sur une large population d’adultes volontaires. Chaque année, ces sondés ont rempli cinq questionnaires sur le site "Nutrinet-Santé", à propos de leur alimentation, leur santé, leur physionomie, les activités physiques qu’ils pratiquent, et leur situation socio-professionnelle.

Deux tiers des adultes avouent grignoter

Dix ans plus tard, les résultats obtenus montrent que deux tiers des adultes ont coutume de "snacker". 68% des interrogés ont reconnu grignoter en dehors des trois repas quotidiens au moins une fois par jour. Notez que la consommation de boissons chaudes, même un café sans sucre, est considérée comme du "snacking" par ceux qui ont mené l’étude.

Cela étant, parmi ces "serial grignoteurs", c’est la tranche d’âge 46-60 ans qui est la plus représentée. Les 18-30 ans se montrent bien plus raisonnables que leurs ainés à ce titre.

Autre enseignement : ces petits encas interviennent principalement l’après-midi, pour 45% des interrogés, contre 28% qui sont plutôt du matin. Or si les grignotages sont plutôt sains le matin, ils le sont beaucoup moins à l’heure du goûter. Ainsi de tous les produits consommés en dehors des repas, la plus forte proportion (30%) concerne des snacks gras ou sucrés. Les fruits, eux, ne représentent que 13% du total.

On grignote peu chez les employés et ouvriers

Pour autant, la population la plus encline à grignoter selon l’étude, à savoir les quadras tardifs, ont au moins le mérite de veiller à la qualité nutritionnelle de leurs petits goûters, en choisissant principalement des goûters à faible valeur énergétique.

L’Inra a par ailleurs constaté que plus on a été loin dans les études, plus on grignote, mais des produits plus sains. En revanche, on "snacke" très peu chez les employés et les ouvriers.

Dernier enseignement de l’étude, qui se comprend aisément : les jeunes mamans font moins attention à la qualité nutritionnelle des petites choses qu’elles avalent entre deux changements de couches et trois biberons.

Nina Godart