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Plus sévère, le nouveau Nutri-score fait fuir des marques mais ne va pas assez loin selon certains

A partir du 1er janvier prochain, le Nutri-score entend "promouvoir des choix alimentaires plus favorables à la santé". De quoi déclasser de nombreux produits.

"Ce nouvel algorithme renforcera l’efficacité du Nutri-score pour classer les aliments et les boissons en cohérence avec les principales recommandations alimentaires des pays européens et guider les consommateurs vers des choix éclairés et favorables à leur santé", explique la Direction générale de la santé.

Concrètement, à partir du 1er janvier prochain, il sera moins tolérant avec le sucre et le sel, et plus exigeant pour les fibres et protéines.

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Lechypre d’affaires : Fronde contre le nouveau nutri-score - 21/11
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Cinq catégories de produits vont ainsi être modifiées: les huiles, les poissons, les viandes, les céréales et les produits transformés. Si certains verront leur note s'améliorer (A ou B) comme les huiles, d'autres la verront au contraire automatiquement passer dans le rouge (C, D ou E) à l'image de certaines céréales, des biscuits, des chips, de produits transformés ou encore des laits à boire aux fruits ou des laits végétaux en réalité très sucrés.

De quoi provoquer une remise en question de son affichage (qui n'est pas obligatoire) chez chez certains industriels.

Entre impasses et contournements

Ainsi, les lettres du Nutri-Score ne figurent plus sur les boîtes des produits Bjorg depuis novembre dernier. "Notre priorité de sensibilisation est de montrer au consommateur les enjeux environnementaux de son alimentation", a justifié le groupe Ecotone, propriétaire de la marque qui a décidé de remplacer le Nutri-Score par le Planet-Score, un outil de notation portant sur la durabilité.

Un choix qui fait hurler le père du Nutri-Score, Serge Hercberg. L'épidémiologiste et nutritionniste a évoqué une "attitude malhonnête vis-à-vis des consommateurs".

Il faut dire qu'en respectant les nouvelles règles, les produits Bjorg auraient vu passer leurs notes de A ou B à D ou E, selon l'association de consommateurs UFC Que Choisir.

D'autres géants du secteur continueront à faire l'impasse sur cet indicateur comme Coca-Cola, Mondelez (biscuits Lu...) ou Ferrero (Nutella...) et préfèrent d'autres mesures comme la "dose journalière conseillée". Pour rappel, 60% des marques alimentaires en France affichent le Nutri-score.

Pas assez sévère sur les additifs ou l'ultra-transformation

Car afficher un bon Nutri-score représente un vrai avantage commercial qui se traduit par des ventes en hausse de 2 à 5%, selon l'institut Iri mais un mauvais score est synonyme de ventes en baisse.

Si certains industriels estiment que ce nouveau Nutri-score va trop loin, certains pensent au contraire que ce n'est toujours pas suffisant.

Un collectif de 320 scientifiques a ainsi publié un rapport pour le rendre obligatoire en Europe, tout comme l'UFC Que Choisir en France. Une proposition qui se heurte pour le moment au lobby du secteur mais aussi au blocage d'Etats membres comme l'Italie.

"Notre analyse met en évidence les grandes limites de l’affichage volontaire du Nutri-Score. D’abord parce que le logo nutritionnel est absent des produits les plus déséquilibrés pour lesquels les ménages ont tout intérêt à limiter la consommation. En effet, les produits acceptant d’afficher un Nutri-Score E sur leur emballage ne représentent que 1% de l’ensemble des aliments de marques nationales. Ensuite parce que les leaders de la malbouffe refusent obstinément de le présenter sur leurs produits qui sont généralement mal notés. Or, cette opacité anesthésie toute incitation à alléger les recettes", avance l'association.

"Ce nouveau Nutri-score va dans le bon sens pour plus de transparence sur les produits consommés. Cependant, nous regrettons qu’il ne prenne pas en compte les additifs et le niveau d’ultra-transformation", indique de son côté Romaric Janssen, co-fondateur de Dry4Good, une foodtech.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business