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Plus de produits couverts, une notation plus sévère: le Nutri-score évolue en 2024

A partir du 1er janvier, l'algorithme appliqué au Nutri-score sera plus en phase avec les recommandations alimentaires.

Changements en vue sur les emballages de nos produits alimentaires. A partir du 1er janvier prochain, le Nutri-score évolue.

La France, l'Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse ont en effet convenu d'une nouvelle classification du fameux indicateur qui orne depuis 2017 les emballages des aliments et note leur qualité nutritive de A à E (A étant le meilleur score, E, le pire).

La Minute Conso : Alimentation, la réforme du Nutri-Score - 07/11
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Concrètement, l'algorithme appliqué au Nutri-score sera plus en phase avec les recommandations alimentaires. Il sera donc plus sévère tout en couvrant de nouvelles familles de produits. De quoi répondre aux nombreuses critiques depuis sa mise en place.

Promouvoir des choix alimentaires plus sains

Il s'agit de "promouvoir des choix alimentaires plus favorables à la santé", annonçait en avril dernier la Direction générale de la Santé (DGS).

"Ce nouvel algorithme renforcera l’efficacité du Nutri-score pour classer les aliments et les boissons en cohérence avec les principales recommandations alimentaires des pays européens et guider les consommateurs vers des choix éclairés et favorables à leur santé", selon la DGS.

Cinq catégories de produits vont ainsi être modifiées.

  • Les huiles
  • Les poissons
  • Les viandes
  • Les céréales
  • Les produits transformés

Certains d'entre eux en sortiront gagnants. C'est notamment le cas des huiles dont celles "moins riches en graisses saturées", comme celles à base d'olive, de colza ou de noix, seront valorisées tout comme les aliments qui en contiennent.

Le saumon et les autres poissons gras jouiront aussi d'une meilleure note, contrairement à la viande rouge qui aura une note inférieure à la volaille.

Les céréales complètes obtiendront également une note plus élevée que celles raffinées.

Des gagnants et des perdants

En revanche, les céréales à teneur en sucre élevée verront leur note rétrogradée de A à C. Les bonnes notes de certains de ces produits, notamment ceux dédiés aux petits-déjeuners des enfants, avaient suscité quelques polémiques.

Les produits transformés, les petits plats tout prêts à réchauffer et certaines pizzas congelées n'auront plus de notation verte (A ou B).

Par ailleurs, "le lait, les boissons lactées et les boissons végétales ont été incluses dans cet algorithme en assurant une classification du lait écrémé et demi-écrémé dans les classes les plus favorables et en permettant une différenciation entre les différents types de lait selon leur teneur en matières grasses et avec les boissons lactées sucrées", explique la DGS.

La différence entre ceux sucrés et ceux qui ne le sont pas sera davantage marquée.

Ces évolutions pour les boissons doivent aussi permettre de "mieux différencier la composition nutritionnelle des boissons selon leur teneur en sucres, en particulier pour les boissons faiblement sucrées, et modifier l’algorithme afin de limiter la substitution des sucres par des édulcorants".

Un quart des produits alimentaires seulement affiche un Nutri-score

Pas de changements "de la position spécifique de l’eau dans la catégorie A" et la conservation d'une "classification globalement similaire des jus de fruits et nectars (incluant les smoothies) par rapport à l’algorithme actuel, jugé adéquat par les experts.

Selon NielsenIQ, 26% des produits alimentaires ont un Nutri-score affiché sur leur emballage. C'est 2 points de plus qu'il y a un an. Et cela peut avoir un effet positif sur les ventes des produits.

Il existe toutefois d'importantes disparités selon les rayons. Ainsi, 54% des surgelés salés, 40% des produits frais non laitiers et 27% des produits d'épicerie salée ont un Nutri-score. Ce n'est en revanche le cas que de 19% des produits d'épicerie sucrée, 16% des liquides sans alcool et 2% des liquides avec alcool.

Rappelons que l'affichage du Nutri-score n'est pas obligatoire et repose sur le volontariat des industriels du secteur agro-alimentaire.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business