BFM Business
Conso

Négociations commerciales: "au 1er janvier, les baisses seront effectives", espère Thierry Cotillard (Les Mousquetaires)

Invité sur le plateau de BFMTV, le président du groupement Les Mousquetaires s'est réjoui de l'issue des réunions des distributeurs et industriels à Bercy cette semaine.

La semaine a été bonne pour les dirigeants de la grande distribution comme en témoigne Thierry Cotillard, à la tête du groupement Les Mousquetaires (Intermarché). Invité sur le plateau de BFMTV, il est revenu sur les récentes rencontres entre les distributeurs puis les industriels d'une part et Bruno Le Maire et Olivia Grégoire d'autre part. "J'ai vu un ministre de l'Economie extrêmement déterminé, il nous a tous mis devant nos responsabilités, a-t-il saluté. Aux distributeurs, il nous a dit d'élargir nos listes de produits et aux industriels, le lendemain, de revenir beaucoup plus tôt à la table des négociations."

"Au 31 décembre, les négociations seront finies et au 1er janvier, on aura gagné trois mois et les baisses seront effectives."

Thierry Cotillard a aussi évoqué la deuxième bonne nouvelle issue de ces réunions à Bercy, à savoir l'élargissement des paniers "anti-inflation". Du côté d'Intermarché, la liste va ainsi doubler en passant de 500 à 1.000 produits et intègrera davantage de marques nationales et des familles de produits durement touchées par l'inflation ces derniers mois comme l'hygiène beauté. "Dans cette liste, on a voulu permettre à nos consommateurs de faire l'intégralité de leurs courses", a-t-il rappelé, citant les exemples des shampooings, détergeants ou encore du coton.

Inquiétude sur la baisse des volumes de ventes

Si la guerre en Ukraine a été souvent citée pour expliquer l'explosion des prix de l'énergie ou du blé, le président du groupement Les Mousquetaires insiste sur l'existence d'autres facteurs tels que les phénomènes climatiques. "Quand la moutarde était très chère, c'est qu'on avait eu des mauvaises récoltes au Canada, ce qui a fait qu'on a eu une pénurie de matières premières qui a fait exploser les prix, a-t-il souligné. Au moment où je vous parle, les mauvaises nouvelles sont des mauvaises récoltes d'orange au Brésil et en Floride qui font que le jus d'orange va prendre 50%. Le cacao, c'est pareil avec deux mauvaises récoltes qui font prendre 40%."

Thierry Cotillard a également réagi à l'expression "tsunami de déconsommation" employée plus tôt dans la semaine par son homologue Alexandre Bompard, PDG de Carrefour:

"Cela nous inquiète d'avoir des volumes qui régressent, de l'ordre de 5%, a-t-il reconnu. Si jamais l'inflation devait continuer, on pourrait être dans une crise de consommation de l'ordre de 10% et un distributeur a aussi des charges fixes. Lorsque le résultat est de 2% du chiffre d'affaires, on pourrait être dans le rouge."
Timothée Talbi