Mi-viande, mi-végétales: comment les saucisses Bluff veulent conquérir les flexitariens
Pas une saucisse de soja, mais pas une saucisse 100% viande non plus. Avec leurs produits mi-carnés mi-végétaux, les fondateurs de la marque Bluff veulent partir à la conquête des réfrigérateurs des Français "flexitariens", le nom que l'on donne à ces consommateurs soucieux de réduire leur consommation de viande sans pour autant passer du côté du végétarisme. La jeune entreprise du Berry, arrivée jusqu'en finale de la dernière édition du concours Agropole, a récemment intégré l'incubateur de start-up B3 Village by CA de Vierzon (Cher).
Des saucisses aux goûts inhabituels: "couscous", "sauté de bœuf à la japonaise", "tartiflette", ou encore "curry de poulet coco". Pour réduire nettement la quantité de viande dans le produit, elle a été remplacée par les ingrédients de la recette dont elle s'inspire. Ces ingrédients complémentaires sont végétaux (sauf la saucisse "tartiflette", qui contient également du reblochon). La merguez, malgré un nom très classique, n'est composée qu'à 60% de viande de bœuf et d'agneau, des poivrons et de la semoule s'attelant à compléter la composition du produit.
L'objectif est de proposer un "produit facilitateur" pour réduire sa consommation de viande "sans passer par des alternatives 100% végétales", explique Thibaut de Clercq, l'un des deux fondateurs de Bluff.
"Comme une blague"
"Tout a commencé comme une blague", se rappelle Thibaut de Clercq, issu du monde de la restauration comme son associé Maxence de Warren. Le premier a tenu plusieurs friteries traditionnelles belges à Paris avant de devenir consultant, le second est à l'origine des boucheries-restaurants Persillé. Lors du confinement, faute de pouvoir y accueillir des clients, ils demandent au chef d'imaginer de nouvelles recettes de saucisses pour la vente à emporter, et c'est un succès pour leurs saucisses "burger" ou "bœuf bourguignon" auprès de leurs clients parisiens.
Mises de côté à la réouverture des restaurants, elles ressortent finalement du placard lorsque les deux hommes comprennent qu'ils pourraient les vendre dans les supermarchés. "Nous sommes passés à un projet bien sérieux" en créant une entreprise dédiée, explique Thibaut de Clercq, désormais installé dans le Cher. Les produits Bluff sont aujourd'hui testés dans une vingtaine de magasins du Centre-Val de Loire. "Nous voulons passer à la phase supérieure dans les prochains mois", avance-t-il, évoquant des "discussions" avec une enseigne nationale.
Entre 6,99 et 8,29 euros
Avec ses saucisses mi-viande mi-végétales, Bluff vise des consommateurs plutôt urbains. Les produits "s'écoulent plutôt bien" dans les villes et les zones périurbaines, mais c'est "un peu plus difficile" dans les zones rurales, reconnaît Thibaut de Clercq, misant la promesse de viande locale pour séduire les clients. D'autant que le prix reste assez élevé – entre 6,99 et 8,29 euros pour un paquet de 3 saucisses de 110 grammes – même s'ils espèrent à terme pouvoir le faire évoluer à la baisse. En attendant, d'autres recettes seront bientôt lancées dans les magasins ligériens.