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Maxwell, L’Or, Senseo... Pourquoi ces marques de café risquent de disparaître des rayons Intermarché

Selon Intermarché, le géant du café Jacobs Douwe Egberts a décidé de ne plus livrer l'enseigne de grande distribution qui refuse d'appliquer des hausses de prix de "25%" sur les produits de son fournisseur.

Café Grand’Mère, L’or, Maxwell, Jacques Vabre, Tassimo, Senseo… Depuis quelques jours, ces marques de café désertent peu à peu les étals d’Intermarché, rapporte Capital ce mardi. Le résultat d’un différend commercial entre l’enseigne de grande distribution et le groupe néerlandais Jacobs Douwe Egberts,(JDE) propriétaire d’un portefeuille de plus de 50 marques.

Dans ses supermarchés, Intermarché diffuse en effet des affiches pour informer ses clients de la décision de son fournisseur, premier industriel mondial du café, de ne plus approvisionner ses magasins sur fond de désaccord lié à l’évolution des prix:

"Grand-Mère, L’Or, Senseo, Jacques Vabre, Velours Noir, Maxwell et Tassimo ont décidé de nous imposer une hausse du prix de 25% que nous avons souhaité négocier. En réaction la multinationale a décidé de ne pas nous livrer. Désolé pour la gêne occasionnée".

"Faire le tri"

Ce conflit intervient alors que se déroulent jusqu’au 1er mars les négociations commerciales entre industriels et distributeurs. Les tensions entre les différents acteurs sont particulièrement fortes cette année alors que les premiers réclament des hausses de prix aux seconds pour compenser la forte hausse des coûts de production dans un contexte de flambée des matières premières.

Mi-janvier, le président d’Intermarché, Vincent Bronsard, exprimait déjà sa volonté de limiter au maximum la hausse des prix pour le consommateur: "Une forte augmentation sur des produits de première nécessité et du quotidien produit des effets dévastateurs", expliquait-il au magazine LSA.

Et de poursuivre en déplorant les exigences de JDE: "Si la grande distribution ne fait pas le tri, ça va faire très mal car les hausses de tarifs exigées par nos fournisseurs sont historiquement élevées. ‘Faire le tri’, cela veut d’abord dire trouver le bon niveau de hausse. Prenons l’exemple du café: selon les fournisseurs, les hausses vont de 10% à 25% pour des produits identiques. Ce qui pose forcément question".

Vincent Bronsard se disait par ailleurs prêt à accepter "les hausses de prix liés à notre amont agricole" mais pas "les hausses qui servent à maintenir ou accroître les profits des multinationales agroalimentaires".

"Si nous ne résistons pas à ces hausses injustifiées, alors ce que les Français constatent aujourd’hui avec amertume sur certaines catégories, ils le subiront sur l’ensemble des produits de grande consommation", prévenait-il encore.

Ce n’est pas la première fois qu’Intermarché mène un bras de fer avec un puissant industriel en période de négociations commerciales. En janvier 2020, c’était Coca-Cola qui prenait la décision de plus livrer l’enseigne de grande distribution. Une réaction à sa décision de limiter la place accordée à la gamme du géant américain dans ses linéaires pour privilégier des produits "plus sains".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco