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Le montant moyen des crédits à la consommation a diminué l'an passé, selon le courtier Meilleurtaux

Dans un contexte d'inflation, le courtier Meilleurtaux a observé une hausse des demandes de crédit à la consommation l'an dernier. Mais le montant moyen emprunté a en revanche baissé, pour s'établir à 8.020 euros.

L'an dernier, beaucoup de Français ont subi de plein fouet l'inflation. La hausse des prix des biens et services a atteint 4,9%, après avoir déjà bondi de 5,2% en 2022, selon l'Insee. Pour faire face à leur perte de pouvoir d'achat, un nombre accru de Français s'est résolu à souscrire à des prêts à la consommation, selon Meilleurtaux.

Le courtier a comptabilisé 396.000 dépôts sur son site en 2023, un chiffre en progression de 10% par rapport à l'année précédente. En revanche, le montant moyen emprunté ressort en baisse. Il est passé de 10.326 euros en 2022 à 8.020 euros l'an passé. Leur durée a aussi diminé de deux mois, pour s'établir à 43 mois en moyenne.

Loin d'être dérisoire, le revenu net des emprunteurs, dont l'âge moyen s'élève à 44 ans, se situe à 2.495 euros pour un célibataire et 4.307 euros pour un couple, précise Meilleurtaux.

Demandes de trésorerie

Les crédits à la consommation, qui ne peuvent excéder 75.000 euros, sont demandés pour diverses raisons, et notamment pour pallier à un manque de trésorerie des ménages.

"Nous observons que le montant moyen emprunté baisse et que les demandes de trésorerie bondissent. La hausse des taux et la prudence des prêteurs sont les raisons principales de la baisse de l’emprunt", estime Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.

"Néanmoins l’augmentation des demandes de trésorerie traduit bien les problématiques de liquidités des Français, les demandes n’étant plus liées majoritairement au financement d’un équipement ", souligne-t-elle.

Les crédits à la consommation ont en effet été demandés en majorité par les Français pour renforcer leur trésorerie (56%) l'an dernier. Ils étaient déjà souscrits à 48% pour cette raison en 2022.

Montants plus élevés pour les crédits auto

Vient ensuite la demande de crédit auto, dans un quart des cas (25%), puis les prêts pour travaux (15%) et ceux affectés à l'achat d'un bien (meubles, électroménager...) ou d'une prestation de service (4%).

Concernant les montants moyens empruntés, c'est pour les crédits auto qu'ils sont les plus élevés, à 13.012 euros, contre 11.642 euros pour les travaux, 6.630 euros pour les "prêts personnels affectés" et 4.467 euros pour les prêts de trésorerie.

"Le montant des crédits automobile est en légère hausse depuis 2022 et cela s’explique notamment par l’augmentation des prix des véhicules dû à la hausse du coût de l’énergie et des matériaux", explique Maël Bernier.

"D’un autre côté, on note une baisse des prêts personnel affectés. En effet, en cette période d’inflation, les clients s'équipent de moins et achètent pour moins cher", relève la porte-parole.

Différents types de prêts selon l'emprunteur

Les prêts de trésorerie sont souscrits dans 63% des cas par des célibataires. Cette catégorie de la population est également la plus représentée dans les crédits auto (40%), contre 35% pour les personnes mariées, majoritaires (42,4%) pour les emprunts liés au financement de travaux par rapport aux autres types de profil (divorcés, partenaires de Pacs, veuves...).

"Nous observons une hausse sur les projets de type travaux et auto des profils avec co-emprunteur (marié ou statut marital). Les banques sont en effet moins frileuses à prêter aux personnes réalisant un projet de ce type à deux, le risque étant moindre car partagé sur deux salaires/revenus", détaille Maël Bernier.

"A contrario, sur les projets de type trésorerie, c’est une hausse des profils mono-emprunteur car ce sont logiquement des profils plus "fragiles", qui subissent seuls les augmentations liées à l’inflation", explique-t-elle.

Les prêts de trésorerie pourraient toutefois diminuer cette année, si les salaires continuent bien de rattraper l'inflation en 2024.

Thomas Chenel