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Le champagne ne s'est jamais aussi bien porté depuis la crise

Les commandes de champagne reprennent leur rythme pré-pandémique

Les commandes de champagne reprennent leur rythme pré-pandémique - Pixabay

Les producteurs ont de quoi sabrer le champagne. La filière s'attend à vendre 300 millions de bouteilles en 2021, grâce à une reprise beaucoup plus rapide que prévu.

Ralenti par la crise, le secteur du champagne repart sur les chapeaux de roues. Les producteurs ont retrouvé un rythme de croisiere avec trois ou quatre ans d'avance sur leurs prévisions. Ils décrivent même le meilleur semestre de leur histoire.

Plusieurs raisons permettent d'expliquer cette embellie. D'une part, la consommation est repartie et la reprise économique a été meilleure que prévu. Par ailleurs, avec la crise et la fermeture des restaurants, les amateurs de bulles n'attendent plus de s'y rendre pour déguster du champagne. Ils ont pris l'habitude d'en boire à la maison. Enfin, les distributeurs passent en ce moment de grosses commandes et stockent en prévision des fêtes.

Pas de risque de pénurie en fin d'année

Résultat, le syndicat général des vignerons s'attend à vendre "300 millions de bouteilles cette année", indique son président Maxime Toubart, pour un chiffre d'affaire de 5 milliards d'euros. Soit autant qu'en 2019, avant la crise.

Pour suivre la cadence, beaucoup de maisons travaillent en 3/8. Ce qui signifie que trois équipes se succèdent pour réaliser leurs huit heures de travail sur un même poste, permettant de faire fonctionner les installations de l'usine 24 heures sur 24.

Il n'en reste pas moins que le temps d'élaboration d'une bouteille est incompressible. Les délais de livraison risquent donc d'être allongés. Mais "on préfére ces problèmes là à ceux de 2020", tempère l'union des maisons de champagne, qui écarte tout risque de pénurie pour la fin d'année.

En ce moment, les professionnels du champagne subissent les conséquences d'une nouvelle loi russe, qui réservent la dénomination "champanskoïeé" aux producteurs russes. Le texte impose aux producteurs étrangers de troquer le titre prestigieux contre celui de "vin pétillant". Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a promis de "ne rien lâcher" face aux Russes.

Pauline Tattevin avec Pauline Dumonteil