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La FNSEA propose un chèque alimentaire pour soutenir les foyers les plus modestes

Christiane Lambert critique les mesures de panier anti-inflation mises en place par certaines enseignes de grande distribution. A la place, la présidente du premier syndicat agricole français plaide en faveur d'un chèque alimentaire destiné aux ménages les plus modestes.

L'idée du chèque alimentaire fait son chemin. A la tête de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Christiane Lambert porte cette solution depuis plusieurs mois et est reçue ce mercredi à l'Elysée par Emmanuel Macron à quelques jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture.

La présidente du premier syndicat agricole français y voit une solution préférable au "panier anti-inflation" évoquée ces dernières semaines par plusieurs membres du gouvernement comme la ministre du Commerce Olivia Grégoire et le patron de Bercy Bruno Le Maire.

Il y a près de quinze jours, Christiane Lambert a d'ailleurs adressé un courrier à Alexandre Bompard, directeur général de Carrefour dans lequel elle "dénonce les premières dérives du panier anti-inflation".

Dans cette lettre, elle décrit l'opération promotionnelle de Carrefour intitulée "Défi anti-inflation" comme "un panier de produits peu qualitatifs sans origine française garantie, à des prix dérisoires". Outre son absence de ciblage, elle reproche notamment à ce dispositif une déconnexion des prix des produits proposés par rapport aux coûts des producteurs français.

"Comment est-il possible de proposer de la viande de porc (importée) à un prix trois fois moins cher que celui de l'alimentation pour chien? [...] Aider les plus précaires comme vous prétendez le faire faire, doit-il passer par de la pâte à tartiner, des bières, des sodas?", dénonce la FNSEA.

Un chèque annuel de 100 euros

Pour répondre à ces différentes problématiques, la présidente de la FNSEA prône la souveraineté alimentaire de la France face à la hausse préjudiciable des importations et met en avant le chèque alimentaire. "Ce dernier permet de cibler directement les populations précaires, améliore la qualité et la variété de leur alimentation, sans induire de destruction de valeur dans nos filières", ajoute-t-elle dans son courrier.

Il y a quelques mois, le premier syndicat agricole français avait envisagé un montant journalier de trois euros par personne dans le cadre de ce chèque alimentaire pour 5,5 millions de Français précaires, soit un coût budgétaire annuel d'environ 6 milliards d'euros. Il pourrait finalement s'agir d'un chèque annuel de 100 euros, sur le modèle des chèques vacances ou du chèque énergie, qui permettrait aux 2 millions de Français les plus précaires de s'approvisionner en produits alimentaires.

"On a travaillé pour faire une proposition clé en main et on reste persuadé que c'est la meilleure formule", indique Christiane Lambert au micro de RTL.

Alors que le gouvernement avait abandonné la piste en raison du flou autour des critères pour choisir les produits éligibles, la syndicaliste propose d'instaurer un système flash code via les téléphones afin de simplifier les passages en caisse: le dispositif ne s'appliquerait alors qu'aux fruits et légumes français par exemple.

Timothée Talbi