Inflation: quels sont les produits et services qui augmentent le plus ?

Dans son étude complète parue aujourd’hui, l’Insee laisse apparaître des hausses de prix sur un an frôlant ou dépassant les 10%. Tour d’horizon.

L’insee a dévoilé ce mercredi sa dernière étude détaillée sur l’inflation. Ce fichier excel de 420 lignes permet de se faire une meilleure idée des produits ou des services dont le prix a le plus augmenté ces derniers mois. Au-delà évidemment des tarifs de l’énergie.

L’avantage du travail de l’Insee c’est que ses relevés de prix portent sur tous les types de commerce. Aucune autre enquête sur les prix ne l’égale sur ce point. Et que constatent ses experts? Que, par, exemple, parmi les viandes les plus achetées par les Français, la volaille est celle qui a vu le plus son prix s’envoler: +4% en un mois. Quasiment 10% de hausse sur un an.

A titre de comparaison, le porc lui n’a augmenté que de 3,9% c’est-à-dire moins que la moyenne des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+4,6%). L’envolée du prix du poulet, de la pintade et du canard est évidemment liée à la hausse du prix des céréales et à l’épidémie de grippe aviaire.

Quand l'huile revient en rayon, elle coûte bien plus cher

L’autre produit qui coûte plus cher parce que devenu plus difficile à trouver, c’est l’huile. Les consommateurs ayant beaucoup stocké, notamment de l’huile de tournesol, quand les bouteilles reviennent en rayon, elles coûtent nettement plus cher. Si on met de côté le précieux jus de l’olive, les autres huiles alimentaires, historiquement plus abordables, ont vu leur prix augmenter de 19% entre avril et mai dernier. Elles coûtent donc désormais 36,5% de plus qu’il y a un an, avant que la guerre en Ukraine ne fasse craindre une pénurie massive.

L’Insee note aussi que les artisans du bâtiment ont bien répercuté la hausse du prix de certaines matières premières. Notamment celle du bois qui a conduit menuisiers et charpentiers à fortement réviser à la hausse leurs devis: quasiment 15% de plus par rapport à mai 2021. Et cette moyenne cache de fortes disparités selon le type de demandes de leurs clients.

Pour s’offrir des fenêtres ou une porte en chêne, il faut vraiment disposer de moyens financiers très conséquents. Très présent dans les forêts françaises et acheté en masse par les Chinois, ce bois coûte aujourd’hui trois fois plus cher qu’il y a dix ans.

Des vacances qui vont grever le budget des Français

Autre poste de dépenses amené à grever le budget d'un grand nombre de ménages: les vacances. Selon l’Insee, les hôtels ont augmenté leurs prix de 17,4% sur un an. Les billets de trains (sauf à les acheter plus de deux mois à l’avance) affichent des tarifs supérieurs de 12,1% à ceux de l’année dernière à la même époque.

Du côté des compagnies aériennes, l’envolée est encore plus spectaculaire : + 22,2% pour les vols internationaux, +11,9% sur le réseau domestique. Mais le pompon revient aux forfaits (vol+hôtel). Ils coûtent aujourdhui quasiment 24% de plus qu’il y a un an. La forte augmentation des cours du pétrole et donc du kérosène explique en partie cette hausse.

Mais clairement, les professionnels du secteur revoient aussi les tarifs à la hausse parce que la demande est au rendez-vous. De nombreux Français mais aussi beaucoup d’étrangers veulent profiter du fait qu’il n’y a quasiment plus de restrictions pour voyager. Et même si cela leur coûte plus cher, ils bougent quand même.

Automobile: les concessionnaires ne mettent pas la pédale douce

La dernière hausse la plus notable concerne le prix des voitures neuves: quasiment 8% de plus sur un an. Alors que l'Insee n'observe plus d'augmentation sur le marché de l'occasion. Cette inflation sur les modèles neufs affecte également les alternatives à la voiture: +5,1% pour les motos et scooters, +5,9% pour les vélos (classiques et électriques). Mais au moins en achetant une bicyclette neuve, on échappe à l’envolée des prix des carburants. Sur un an, toujours selon l’Insee, le gazole a augmenté de.... 35%.

https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco